Les fractures bi-malléolaires représentent 9 % des fractures et touchent 187/100000 personnes par an. Le gold standard de l’ostéosynthèse est une plaque 1/3 de tube ou verrouillée latérale et un vissage en compression ou un hauban en médial, avec un appui total envisagé vers la 6^e semaine. Le développement des plaques verrouillées semble permettre une reprise d’appui anticipée. L’objectif de notre étude était d’évaluer les résultats clinico-radiologiques après réalisation d’une ostéosynthèse de fractures bi-malléolaires par plaques verrouillées anatomiques avec appui complet autorisé d’emblée. L’hypothèse était qu’elle n’expose pas à des complications cutanées ni mécaniques.

Une étude rétrospective continue multi-opérateurs a été réalisée. Les données clinico-radiologiques de 55 patients opérés pour fracture bi-malléolaire ont été recueillies. Tous ont bénéficié d’une ostéosynthèse par plaques verrouillées médiale et latérale avec autorisation à la reprise d’appui d’emblée.

L’appui complet a été repris à 27,4jours±14,7 [7–60] postopératoire. Aucune pseudarthrose ni cal vicieux n’a été retrouvé. Deux patients ont présenté un retard de cicatrisation médial sans qu’il n’y ait recours à une ablation du matériel. Deux patients ont nécessité une ablation de la plaque latérale à 1 mois postopératoire pour infection. Sept patients ont présenté une gêne du matériel justifiant son retrait à 1 an. Le score de Kitaoka à 1 an était de 94,6±7,7 [71–100].

L’utilisation de plaques verrouillées médiale et latérale dans les fractures bi malléolaires associée à une reprise d’appui complet autorisée d’emblée permet une consolidation complète. Il n’y a pas eu de majoration des complications cutanées ni mécaniques.

IV, étude rétrospective.