Les prothèses d’épaule sans tige sont nées en 2005 et représentent une option validée dans le cadre de l’arthroplastie d’épaule anatomique ou inversée. Ce délai de 15 ans d’existence soulève plusieurs interrogations, à titre de bilan et de perspectives :

– Comment est né le concept d’une prothèse anatomique sans tige ?

Il a été motivé par le souhait d’une fixation épiphyso-métaphysaire de type ancre impactée en forme de corolle.

– Quelles sont les particularités des prothèses totales d’épaule (PTE) sans tige actuellement commercialisées ?

Toutes les compagnies ont développé des prothèses anatomiques sans tige de type cage ou plot central à impacter ou un système à visser dans le massif épiphyso-métaphysaire. Plusieurs compagnies ont proposé des prothèses inversées sans tige, dont certaines avec des modèles « onlay ».

– Les résultats des PTE sans tige sont-ils comparables à ceux des prothèses à tige ?

Au recul moyen de 10 ans, les résultats des prothèses sans tige sont superposables à ceux des prothèses à tige.

– Quels sont les avantages des PTE sans tige ?

Les avantages sont leur simplicité de pose, leur adaptabilité aux variations morphologiques et aux cals vicieux, le libre choix des angles d’orientation, la suppression du stress-shielding, la diminution du risque infectieux et du saignement et une anticipation/simplification d’une future révision.

– Y a-t-il des limites ou des inconvénients à l’utilisation d’un implant sans tige ?

Un stock osseux épiphyso-métaphysaire insuffisant ou une qualité osseuse insuffisante sont les deux facteurs limitants et s’appliquent en priorité aux prothèses inversées.

– Quel est l’avenir des PTE sans tige ?

Comme pour les prothèses à tige, la longévité des PTE sans tige reste dépendante de la tribologie qui doit être améliorée. À l’avenir, comme les prothèses avec pivot huméral, une prothèse sans tige devra être convertible et permettre si possible une version inversée « inlay ».