Cigarette électronique - 15/08/22
Riassunto |
Introduction |
Le mode de consommation par vapotage consiste à inhaler un aérosol crée en chauffant un liquide contenant ou non des substances psychoactives (SPA) (comme la nicotine, les cannabinoïdes comme le tétrahydrocannabinol (THC), le cannabidiol (CBD)) à l’aide d’un dispositif tel qu’une e-cigarette ou un vaporisateur de table. L’augmentation rapide de l’utilisation de ces dispositifs électroniques permettant l’administration par voie pulmonaire de doses de nicotine dans le cadre d’un sevrage tabagique a suscité des inquiétudes en matière de santé publique, notamment aux États-Unis chez les adolescents. Ces inquiétudes ont été renforcées en 2019 par l’épidémie nord-américaine d’atteintes pulmonaires, parfois mortelles, après vapotage de nicotine ou de cannabinoïdes de synthèse (E-cigarette or Vaping product use Associated Lung Injury – EVALI)1 mises en relation avec la présence d’acétate de vitamine E dans certains E-liquides. Cependant, en France, une autre préoccupation identifiée par le réseau d’AddictoVigilance réside dans les risques de l’usage de ces dispositifs de vapotage dans le but d’administrer des SPA autres que la nicotine.
Méthode |
Deux sources d’information ont été utilisées : (1) une revue de la littérature (mots-clés : CBD, cannabidiol, substances psychoactives, cigarette électronique) jusqu’à décembre 2020 et (2) une analyse pharmaco-épidémiologique des notifications de la base nationale d’Addictovigilance recensées jusqu’à décembre 2020.
Résultats |
Au total, 377 observations des symptômes après vapotage ont été notifiés et évalués par le réseau d’AddictoVigilance. La majorité de patients ont été pris en charge après avoir utilisé une e-cigarette supposée contenir du CBD qui leur avait été offerte gratuitement, par le biais de dons ou de consommations partagées. Il s’agit d’une consommation de e-liquides supposés contenir du cannabidiol mais contenant de cannabinoïdes de synthèse, chez des adolescents ou de jeunes adultes, populations particulièrement fragiles. Les effets non recherchés sont ceux observés classiquement avec les cannabinoïdes de synthèse : malaise, somnolence, confusion, nausées/vomissements, tachycardie, crises d’angoisse, etc. Les données d’AddictoVigilance et de la littérature soulignent d’autres points marquants : le problème de l’étiquetage des e-liquides avec une discordance entre le contenu et l’étiquette du contenant est à souligner, la présence d’autres cannabinoïdes (tels que THC, cannabinnoïdes de synthèse) dans les produits vendus comme CBD et la problématique de l’analyse toxicologique (manque de laboratoire habilité) du produit consommé et des matrices biologiques en routine.
Conclusion |
L’usage de SPA en utilisation des systèmes électroniques de vaporisation est un phénomène apparu dès 2010 et qui connaît une ampleur croissante depuis quelques années, porté par la diffusion des vapoteuses dans la population générale, dans le cadre d’aide au sevrage tabagique. La baisse importante de la consommation de tabac et l’arrêt du tabac rapporté grâce à l’usage de la e-cigarette sont certainement le point le plus important aujourd’hui en termes de santé publique. Toutefois, l’existence de la consommation de e-liquides, chez des jeunes voire mineurs, sans passé tabagique, est également une préoccupation à prendre en compte et reprise dans la littérature internationale2 amenant les auteurs à attirer l’attention des pédiatres sur la nécessité de prévenir ces consommations. Une surveillance doit être clairement mise en place concernant le possible devenir de la e-cigarette comme nouveau mode d’administration possible de toutes substances psychoactives dans le futur avec des risques d’addictogénicité élevés inhérents à cette voie d’administration pulmonaire (notamment pour des SPA habituellement consommées par voie orale ou nasale).
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Vol 34 - N° 3S
P. S85 - Settembre 2022 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.