Le syndrome de Gougerot Sjögren (SS) fait partie des maladies auto-immunes les plus fréquentes. Il s’agit de la connectivite la plus fréquente après la polyarthrite rhumatoïde. C’est une pathologie contraignante à l’origine de plusieurs handicaps pouvant impacter la qualité de vie (QDV) de ces patients.

Le but de notre travail était d’évaluer la QDV, la fatigue et l’état psychiatrique des patients atteints d’un SS.

Il s’agit d’une étude observationnelle, descriptive, incluant les patients atteints d’un SS selon les critères ACR/EULAR 2016 suivis au service de Médecine Interne. Une évaluation de la QDV, de la fatigue et de l’état psychiatrique a été faite respectivement par le SF-36, le score de Pichot et les échelles de dépression et d’anxiété de HAMILTON.

Il s’agit de 47 patients dont l’âge moyen est de 51 ans avec un sex-ratio 46F/1H.

Les manifestations glandulaires étaient révélatrices du SS dans 43 cas (91,6 %). Une atteinte extra-glandulaire était révélatrice du SS dans 45 cas (95,7 %). L’atteinte articulaire ainsi que la fatigue étaient les manifestations cliniques les plus fréquemment évocatrices respectivement dans 83 et 78,7 % des cas. Environ 70 % des patients avaient un amaigrissement et dans 46,6 % des cas, il existait des signes pulmonaires. L’évaluation globale de l’activité de maladie chez nos patients trouvait un score d’activité moyen à 5,74 avec une activité modérée trouvée chez 22 patients (46,8 %) et une activité élevée chez 4 patients (8,5 %). Le score de Pichot évaluant la fatigue était >=1 dans tous les cas. Ce score était>=22 dans 42,6 % en faveur d’une fatigue excessive. La QDV évaluée par le SF-36 était altérée dans tous ses domaines, pour tous les patients avec des moyennes allant de 27,6 pour la limitation émotionnelle à 70,6 pour le fonctionnement physique. Les domaines les plus touchés étaient respectivement : la limitation émotionnelle (27,6), la limitation physique (28,1), la santé mentale (37,9) et la vitalité (44,5). L’évaluation globale de l’échelle de dépression de HAMILTON montrait que la moyenne des réponses était à 16,74±8,01. La majorité des patients (85 %) avaient une dépression, qu’elle soit sévère (42 %), modérée (34 %) ou légère (8,5 %). Des corrélations significatives ont été retrouvées entre l’activité de la maladie et le score de fatigue, le SF-36 et l’échelle de dépression de Hamilton. Ces derniers scores étaient étroitement corrélés d’une façon significative.

Le SS est une maladie qui impacte de façon significative la QDV des patients d’où l’intérêt d’une prise en charge globale centrée non uniquement sur les paramètres clinico-biologiques mais aussi sur l’état psychique et affectif des patients.