Traitement par Voxelotor dans la drépanocytose : premières expériences d’un centre français - 16/06/22
Riassunto |
Introduction |
La drépanocytose est caractérisée par la production d’une hémoglobine S dont la polymérisation favorisée par la désoxygénation entraîne une falciformation érythrocytaire avec atteinte membranaire. Ces anomalies peuvent être à l’origine d’une anémie chronique par hémolyse, d’un syndrome inflammatoire et de manifestations vaso-occlusives. L’hémolyse et l’anémie chroniques conduisent à des complications vasculaires ainsi qu’à une hypoxie tissulaire contribuant à une défaillance multi-viscérale et à une augmentation de la mortalité. Voxelotor est un inhibiteur de la polymérisation de l’hémoglobine S capable de réduire l’anémie et l’hémolyse. Son intérêt a été démontré dans une large étude internationale randomisée (Étude HOPE. New Engl J Med 2019 ; 381 : 510–519) ayant conduit à son approbation par la FDA pour la réduction de l’hémolyse chez le drépanocytaire. Cependant, l’étude n’a impliquée aucun centre européen. Nous rapportons ici les premières expériences de traitement par Voxelotor donné dans le cadre d’une ATU de cohorte sur notre centre.
Matériels et méthodes |
Entre début septembre 2021 et début février 2022, 10 patients (8 femmes et 2 hommes) drépanocytaires (hémoglobine homozygote SS) ont été traités dans notre centre par Voxelotor dans le cadre d’une ATU de cohorte. La médiane d’âge était de 37 ans (19–57 ans). La prise de Voxelotor était de 1500mg en dose unique quotidienne avec cependant, compte tenu de diarrhées chez les premiers patients, une augmentation progressive de dose sur 8jours pour les 8 derniers patients de notre cohorte. Tous les patients recevaient de l’hydroxyurée lors de l’introduction du traitement par Voxelotor.
Résultats |
En début de traitement, la médiane du taux d’hémoglobine était de 72g/L (55–110g/L), la médiane de LDH de 418U/L (308–1044U/L), la médiane de bilirubine totale de 52mmol/L25–99mmol/L) et la médiane des réticulocytes en valeur absolue de plus de 200g/L (127–>200g/L). Tous les patients testés en suivi ont présenté une réduction de leur anémie avec augmentation de l’hémoglobine dès 2 semaines de traitement (médiane : 95g/L ; 61–128g/L) avec augmentation d’au moins 10g/L dans 60 % des cas. Ceci se confirmait après 4 semaines de traitement avec une médiane à 99g/L (95–114g/L) et une augmentation d’au moins 10g/L par rapport à la valeur de base dans 100 % des cas. À 4 semaines, une réduction des taux de bilirubine et de réticulocytes était notée par rapport aux taux initiaux (médiane : 18mmol/L et médiane : 105g/L). Une baisse du taux de LDH n’était notée que dans 50 % des cas. Une seule patiente a présenté une crise occlusive au cours des 3 premiers mois de traitement. Deux patientes ont présenté un événement indésirable pouvant être possiblement rapporté au Voxelotor : 1 patiente avec une symptomatologie digestive (grade 1) pour laquelle il n’y a pas eu de réduction de traitement et 1 patiente hospitalisée en réanimation à 8jours de traitement pour une suspicion de DRESS syndrome (grade 3) devant laquelle le traitement par Voxelotor a été arrêté.
Conclusion |
Ces premières données vont dans le sens des résultats publiés dans le cadre de l’essai HOPE en montrant une efficacité rapide de Voxelotor sur la réduction de l’hémolyse, ceci au prix d’une tolérance globalement tout à fait acceptable, nous encourageant à poursuivre les inclusions pour nos patients drépanocytaires dans l’ATU de cohorte.
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Vol 43 - N° S1
P. A116-A117 - Giugno 2022 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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