Le concept de sinus ethmoïdal composé de cellules ethmoïdales ne semble pas compatible avec l’origine embryologique de l’ethmoïde. La formation post-natale des sinus paranasaux mise en évidence par IRM se révèle fondamentalement différente de celle de l’ethmoïde. La fonction de ces deux organes est également distincte : fonction respiratoire et antiseptique pour les sinus paranasaux, fonction olfactive pour l’ethmoïde. L’acquisition de la bipédie humaine s’est cependant soldée par une compartimentation ethmoïdale en fentes olfactives abritant la muqueuse olfactive et masses latérales formées par enchevêtrement des ethmoturbinaux et disparition de leur muqueuse fonctionnelle. Les ethmoturbinaux sont des cloisons de la chambre olfactive des mammifères qui en augmente la surface. L’hypothèse du développement embryologique de l’ethmoïde humain permet de proposer une structuration des masses latérales en couloirs ethmoturbinaux superposés en bulbe d’oignon. Chirurgicalement, ces couloirs sont accessibles au travers des méats moyen, supérieur et suprême. Une technique d’ethmoïdectomie menée à partir de ces couloirs ethmoturbinaux est proposée. La prise en compte de la structure ethmoturbinale des masses latérales paraît utile et nécessaire à l’enseignement de la chirurgie de l’ethmoïde.