Efficacité des ondes de choc focales dans le traitement de l’aponévrosite plantaire d’après les résultats d’une étude de vraie vie chez 836 patients - 27/11/21
Riassunto |
Introduction |
Les ondes de chocs extracorporelles focales (OCEF) font partie de l’arsenal thérapeutique des aponévrosites plantaires. Des ondes sonores, via un phénomène de cavitation, créent une microvascularisation locale avec appel de facteurs de croissance et favorisent ainsi la cicatrisation aponévrotique. Les OCEF sont de plus en plus utilisées en pratique quotidienne malgré des données scientifiques bibliographiques mitigées [1 ]. Il existe une véritable volonté de récolter les données issues de la vraie vie. Nous avons analysé l’efficacité des OCEF dans le traitement des aponévrosites plantaires réalisées dans le centre Lyon Chocs.
Patients et méthodes |
Le centre Lyon Chocs regroupe 14 rhumatologues réalisant des OCEF pour le traitement des tendinopathies quelles que soient leur gravité, leur ancienneté et les comorbidités associées. Après deux séances la poursuite des OCEF est laissée à l’appréciation du patient selon l’effet ressenti. La grossesse, les anticoagulants ou un pacemaker contre indiquent les OCEF. Une base de données a été créée en 2016 regroupant l’indication, le nombre de chocs, l’intensité, la fréquence ainsi qu’une appréciation par le patient de l’efficacité selon une échelle numérique allant de 0 (absence d’efficacité) à 100 (disparition complète des douleurs). Chaque évaluation permet donc une analyse de l’efficacité des séances précédentes. Nous avons analysé via cette base de données l’efficacité des OCEF dans les aponévrosites plantaires.
Résultats |
Sur les 14 895 séances d’OCEF réalisées du 11.01.2016 au 25.08.2021, 836 patients ont été traités pour une aponévrosite plantaire avec en moyenne 3,2 séances ; 18,6 % n’en ressentent aucun soulagement, 18,4 % un soulagement de moins de 33 %, 30,5 % une amélioration de 33 à 66 % et 32,5 % de 66 à 100 %. Une ancienneté plus importante (11 mois) et un âge plus jeune (56,9 ans) sont plus fréquents chez les non-répondeurs que sur les bons répondeurs (8 mois et 59 ans).
Discussion |
Ces résultats sont très favorables car ils permettent de mettre en évidence l’efficacité des OCEF chez des patients de « la vraie vie » non sélectionnés. Ils sont d’autant plus encourageants qu’ils sous estiment la véritable efficacité. En effet lors de la dernière séance le patient évalue l’effet de la séance précédente ; le résultat de la dernière séance n’étant pas évalué dans cette base de données. De même certains patients sont estimés à tort non-répondeurs car non améliorés après la 1e séance mais « guéris » après la 2e, ne justifiant donc pas d’une 3e séance. Celle-ci aurait permis une évaluation de la 2e séance. Cette étude comporte bien évidemment des biais liés notamment à l’absence de groupe contrôle mais la majorité des études de vraie vie comporte ce type de biais.
Conclusion |
Ces excellents résultats de la vraie vie expliquent la grande popularité des OCEF. Il serait pertinent de compléter cette étude avec une évaluation à long terme de l’efficacité des OCEF.
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Vol 88 - N° S1
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