La polyarthrite rhumatoïde (PR) est le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires chroniques. Du fait du handicap fonctionnel, elle peut être responsable d’un impact majeur sur la qualité de vie des patients. Ceci pourrait être majoré par les localisations extra-articulaires de la maladie. Le but de notre travail était d’évaluer la qualité de vie des patients suivis pour une PR avec atteinte pulmonaire.

Nous avons mené une étude rétrospective descriptive incluant 221 patients suivis pour une PR (critères ACR/EULAR 2010) sur une période de 20 ans [2000–2020]. Les données cliniques relatives à la maladie étaient recueillies. Nous avons répartis les patients en 2 groupes : PR sans et avec atteinte pulmonaire. Le retentissement fonctionnel était évalué par le score Health Assessment Questionnaire (HAQ) puis comparé entre les 2 groupes.

Notre population d’étude comportait 221 patients répartis en 179 femmes (81 %) et 42 hommes (19 %) avec un âge moyen de 61,3±11,7 ans. Une manifestation extra-articulaire était notée chez 74 % des patients. L’atteinte pulmonaire était présente chez 130 patients. Les signes fonctionnels respiratoires étaient une dyspnée, une toux chronique ou une dyspnée avec toux chronique chez 28,4, 13,8 et 3,4 % des patients, respectivement ; 54,3 % des patients ayant une atteinte pulmonaire étaient asymptomatiques.

L’indice HAQ moyen était de 1,3±0,6. Il était dans 95 % des cas supérieur à 0,5 ; avec la distribution suivante : HAQ entre [0–1] (31,3 %), entre [1–2] (52,9 %) et entre [2–3] (15,6 %). Aucune différence statistiquement significative n’a été retrouvée entre les patients ayant une atteinte pulmonaire (HAQ moyen=1,25) par rapport aux patients sans atteinte pulmonaire (HAQ moyen : 1,44) ; p=0,2. Le HAQ était significativement plus élevé chez les PR ayant des signes fonctionnels respiratoires par rapport aux PR asymptomatiques (p=0,018). Il n’y avait pas de différence significative entre les patients présentant un syndrome restrictif par rapport aux patients sans atteinte fonctionnelle respiratoire (p=0,3).

L’évaluation de la qualité de vie était similaire chez les patients suivis pour PR avec et sans atteinte pulmonaire. L’altération de la qualité de vie serait plus liée au caractère symptomatique de cette atteinte pulmonaire plutôt que sa présence, vu la différence significative par rapport aux patients asymptomatiques.