Le test de génération de thrombine (TGT) évalue l’initiation, la propagation et l’inhibition de la coagulation. Ce test global permet d’évaluer le risque hémorragique chez les patients hémophiles, mais il peut aussi être utilisé pour étudier les états hypercoagulables. L’intérêt de ce test serait de dépister le risque cardiovasculaire, régulièrement associé aux maladies auto-immunes (MAI). Le syndrome des antiphospholipides (SAPL) a été étudié par cette technique pour prédire le risque thrombotique des patients. Dans les autres maladies auto-immunes sans évènement thrombotique, le TGT est retrouvé augmenté, principalement dans la polyarthrite rhumatoïde (PR), le lupus érythémateux systémique et la maladie de Behçet. Ces résultats dans la PR sont corrélés avec l’activité inflammatoire de la maladie. Dans le lupus érythémateux systémique et la maladie de Behçet, le TGT semble être le reflet de l’activité de la maladie. En conclusion, le TGT reste relativement peu utilisé dans l’évaluation clinique des MAI, mais son rôle futur dans le choix de certains traitements potentiellement thrombogènes pourrait devenir important. Enfin, le lien franc entre coagulation et inflammation, synonyme de maladie active, peut être appréhendé par l’utilisation du TGT avec encore certaines limites d’interprétation principalement liées à l’absence de standardisation.

Thrombin generation assay (TGA) is a useful tool to evaluate the initiation, propagation and inhibition of coagulation. TGA is a global test that is used to assess hemorrhagic risk in hemophilia patients, but it can also be used to study hypercoagulable states. The interest of TGA is to screen for cardiovascular risk, which is regularly associated with autoimmune disease (AID) such as antiphospholipid syndrome. Indeed, TGA has been used to evaluate hypercoagulability in patients with antiphospholipid syndrome treated with rivaroxaban versus warfarin. In other AIDs without thrombotic events, TGA measurement is elevated, mainly in rheumatoid arthritis (RA), systemic lupus erythematosus and Behçet's disease. These findings in RA are correlated with the inflammatory activity of the disease. In systemic lupus erythematosus and Behçet's disease, TGA appears to reflect disease activity. In conclusion, TGA remains relatively under used in the clinical evaluation of AID, but it could play a greater role in the evaluation of certain potentially thrombogenic treatments in AID. Finally, TGA helps measuring AID activity, due to the clearlink between coagulation and inflammation, despite some limitations of interpretation mainly due to a lack of standardization.