Dans le cadre d’une intoxication fatale au fentanyl, les auteurs ont voulu vérifier que la 4-ANPP (4-anilino N-phenethyl-piperidine) pouvait être retrouvée dans plusieurs matrices biologiques d’intérêt médico-judiciaire. En France, le fentanyl est utilisé en milieu hospitalier et son usage détourné est principalement limité au personnel soignant. Pour échapper aux régulations légales, le fentanyl fait partie des molécules les plus copiées et on retrouve, dans la famille des nouvelles substances psychoactives (NPS), plus d’une cinquantaine d’analogues. Pour pallier à l’impossibilité de disposer de tous les standards en laboratoire, la recherche ciblée de 4-ANPP semble être un excellent moyen de dépistage pour cette classe de narcotiques. Un homme de 36 ans est retrouvé décédé à son domicile et après investigation, l’individu aurait pu utiliser un patch de fentanyl en l’appliquant sous la langue. L’homme était un consommateur connu de produits stupéfiants. Aucune cause traumatique de la mort n’ayant pu être constatée lors de l’autopsie, le Procureur de la République a requis une expertise toxicologique de référence. Une méthode analytique par UHPLC-MS/MS (Xevo TQD) permettant de doser le fentanyl et ses métabolites (norfentanyl et 4-ANPP) a été utilisée. Le fentanyl a été dosé à 44ng/mL dans le sang cardiaque et à 30ng/mL dans le sang fémoral, ce qui tend à démontrer une possible redistribution post mortem avec un ratio de 1,5. Le norfentanyl est à 2ng/ml et la 4-ANPP à 0,6ng/mL dans les 2 échantillons de sang. On retrouve également le fentanyl, le norfentanyl ainsi que la 4-ANPP dans les autres échantillons : urine (20, 2 et 0,2ng/mL), bile (112, 10 et 1,6ng/mL), contenu gastrique (101, 1 et 0,3ng/mL) et enfin cheveux (652, 92 et 9,5pg/mg). Les concentrations de fentanyl sont supérieures aux concentrations thérapeutiques usuelles et sont potentiellement létales. Les faibles concentrations de norfentanyl sont en faveur d’un décès rapide. La présence de 4-ANPP dans tous les prélèvements confirme son statut de marqueur d’exposition aux dérivés du fentanyl.

In the context of fatal fentanyl poisoning, the authors aimed to verify that 4-ANPP (4-anilino N-phenethyl-piperidine) is found in several biological matrices of forensic interest. In France, fentanyl is used in hospitals and its misuse is mainly limited to health personal. To escape legal regulations, fentanyl is one of the most copied molecules, in the family of new psychoactive substances (NPS), more than fifty analogues do exist. To overcome the impossibility of maintaining all standards in the laboratory, the targeted research of 4-ANPP seems to be a suitable approach for screening for this class of narcotics. A 36-year-old man was found dead at his home, and after investigation, the individual could have used a fentanyl patch by applying it under his tongue. This man was known as user of narcotics. No traumatic cause of death was found during the autopsy, and the Public Prosecutor requested a reference toxicological expertise. An analytical method by UHPLC-MS/MS (Xevo TQD) to test for fentanyl and its metabolites (norfentanyl and 4-ANPP) was used. Fentanyl concentration was 44ng/mL in cardiac blood and 30ng/mL in femoral blood, which tends to demonstrate a possible postmortem redistribution, with a ratio of 1.5. Norfentanyl concentration was 2ng/ml and 4-ANPP concentration was 0.6ng/mL in all 2 blood samples. Fentanyl, norfentanyl and 4-ANPP were also found in the other samples, inluding urine (20, 2 and 0.2ng/mL), bile (112, 10 and 1.6ng/mL), gastric contents (101, 1 and 0.3ng/mL) and hair (652, 92 and 9.5pg/mg). These fentanyl concentrations are higher than usual therapeutic concentrations and are potentially lethal. Low concentrations of norfentanyl are in favor of rapid death. The presence of 4-ANPP confirms its status as a marker of exposure to fentanyl derivatives.