La survenue d'une atteinte rénale peut être observée chez les patients atteints d'hémopathies malignes. À côté des maladies rénales directement ou indirectement liées à la précipitation ou au dépôt d'immunoglobulines monoclonales et des néphropathies émergentes liées à l'utilisation croissante de nouvelles molécules (immunothérapie, thérapie ciblée) potentiellement néphrotoxiques, il existe un large spectre d'atteintes rénales associées aux hémopathies malignes. Ainsi, les atteintes glomérulaires, dites paranéoplasiques, et les atteintes par infiltration tumorale du parenchyme rénal sont deux affections rares pouvant survenir au cours de l'évolution de certaines hémopathies lymphoïdes. D'autres hémopathies, telles que les syndromes myéloprolifératifs, la maladie de Castleman, le syndrome d'activation macrophagique mais aussi les thymomes, ont été associées à certaines néphropathies préférentielles, suggérant un lien physiopathologique entre ces différentes identités. Ces atteintes rénales, qui peuvent parfois révéler l'hémopathie maligne, doivent être rapidement diagnostiquées, compte tenu des implications thérapeutiques potentielles nécessitant le plus souvent un recours à un traitement spécifique. Dans ce contexte, la réalisation d'une biopsie rénale constitue le plus souvent une étape clé dans la démarche diagnostique, permettant d'établir un lien direct entre l'atteinte rénale et l'hémopathie sous-jacente. Les objectifs de cette revue sont d'établir un état des lieux de nos connaissances actuelles concernant le spectre des atteintes rénales associées à certaines hémopathies en dehors des néphropathies médiées par une immunoglobuline monoclonale.