Effets sanitaires de la décomposition des algues sargasses échouées sur les rivages des Antilles françaises - 25/08/21
Health effects of decomposed Sargassum-seaweed pollution of the French West Indies coasts
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Résumé |
Depuis le début de l’année 2018, il a été constaté une prolifération croissante et désormais bien documentée d’algues sargasses sur les côtes des îles de la Caraïbe dont la Martinique. L’échouage de ces algues brunes constitue non seulement un désastre environnemental et économique, mais pourrait également résulter en un impact sanitaire pour la population malgré le peu de données biomédicales disponibles. Après 48h d’échouage, en raison de la décomposition de la matière organique, les algues produisent de grandes quantités de gaz toxiques, dont le sulfure d’hydrogène (H2S) et l’ammoniaque (NH3). La toxicité chez l’homme de l’exposition à de fortes concentrations d’H2S est bien décrite. La gravité des symptômes, dépendante des circonstances d’exposition, s’accroît proportionnellement avec les concentrations, entraînant des troubles respiratoires, neurologiques et cardiovasculaires potentiellement fatals, notamment en cas de comorbidités. À l’inverse, les conséquences sanitaires d’une exposition chronique ou répétée aux gaz émis par les sargasses en décomposition sont moins bien connues. Ont été décrits un malaise, une irritation conjonctivale et des voies respiratoires supérieures, des troubles digestifs, des céphalées, un syndrome vestibulaire, une perte de mémoire et une modification des capacités d’apprentissage. En l’absence de thérapeutiques spécifiques, la prise en charge est symptomatique. De fait, il faut privilégier les mesures de prévention individuelle. Des données préliminaires collectées sur 12 mois par notre groupe de travail Sargasses au CHU de La Martinique ont permis de décrire les caractéristiques cliniques de 154 patients exposés lors des épisodes d’échouage des algues en 2018. Les patients se plaignaient surtout de troubles neurologiques non spécifiques (80 %), digestifs (77 %), respiratoires (69 %), oculaires (64 %), ORL (53 %) et psychologiques (33 %). Nos données soulignent l’importance des actions visant à limiter l’exposition au long terme aux sargasses et aux gaz qu’elles émettent. Il est donc urgent qu’un plan destiné à mieux comprendre les conséquences sanitaires de cette invasion par les sargasses fasse l’objet de discussions régionales et internationales pour stimuler la recherche.
Il testo completo di questo articolo è disponibile in PDF.Summary |
Since the beginning of 2018, there has been an increasing and to date well investigated invasion of Sargassum on the coast of Caribbean countries, including Martinique. Assault of these brown algae represents not only an environmental and economic disaster, but also a potential public health issue despite poor available biomedical data. After 48h on the seashore, large amounts of toxic gas are produced by organic matter decomposition, including hydrogen sulfide (H2S) and ammoniac (NH3). Acute effects on human health after exposure to high concentrations of H2S are well described with circumstance- and dose-dependent severity, leading to potentially fatal hypoxic pulmonary, neurological and cardiovascular effects. By contrast, health events related to chronic or repeated exposure to Sargassum are still not clearly known. Although less evidenced, chronic or repeated exposure may provoke malaise, conjunctiva and irritation of the upper respiratory tract, gastrointestinal symptoms, headaches, vestibular syndrome, memory loss and modification of learning ability. In the absence of specific therapies, H2S intoxication management relies on supportive care. Prevention using individual protection is thus mandatory. Preliminary data on the clinical impact of Sargassum seaweed intoxication collected by our Sargassum Workgroup of the University Hospital of Martinique indicates that the magnitude of health effects following chronic exposure to Sargassum may be largely underestimated. One-hundred-and fifty-four patients were exposed in 2018 and mainly complained about non-specific neurological (80%), gastrointestinal (77%), respiratory (69%), ocular (64%), ENT (53%) and psychological (33%) manifestations. Efforts to limit long-term exposure are thus mandatory. It is urgent to address a plan at the regional and international levels aiming at understanding the sanitary consequences of this Sargassum invasion to boost targeted research.
Il testo completo di questo articolo è disponibile in PDF.Mots clés : Sargasses, Intoxication, Sulfure d’hydrogène, Caraïbes
Keywords : Sargassum, Intoxication, Hydrogen sulfide, Caribbean islands
Mappa
Vol 33 - N° 3
P. 216-221 - Settembre 2021 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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