Évaluation pluridisciplinaire des séquelles de COVID à 4 mois post-hospitalisation : analyse des données d’une large cohorte - 11/06/21
The writing committee for the COMEBAC investigators
Riassunto |
Introduction |
Peu de données ont été publiées sur les conséquences à long terme du COVID-19. L’objectif de cette étude était de décrire les conséquences à quatre mois chez les patients ayant été hospitalisés pour COVID-19 au printemps 2020.
Patients et méthodes |
Dans une étude prospective de cohorte non contrôlée, les survivants du COVID-19 hospitalisés dans un hôpital universitaire en France entre le 1er mars et le 29 mai 2020 ont fait l’objet d’une évaluation téléphonique quatre mois après leur sortie, entre le 15 juillet et le 18 septembre 2020, évaluant les symptômes respiratoires, cognitifs et fonctionnels. Tous les patients présentant des symptômes cliniquement significatifs, ainsi que tous les patients hospitalisés dans une unité de soins intensifs (USI) ont été convoqués pour une évaluation approfondie en hôpital de jour (HDJ) pluridisciplinaire (épreuves fonctionnelles respiratoires, tomodensitométrie pulmonaire, tests psychométriques et cognitifs).
Résultats |
Parmi 834 patients éligibles, 478 ont pu être évalués lors de la consultation téléphonique (âge moyen 61 (écart type (ET) : 16) ans, 201 hommes, 277 femmes). Lors de l’entretien téléphonique, 244/478 (51 %) patients ont déclaré au moins un symptôme qui n’existait pas avant le COVID-19 : fatigue chez 134/431 (31 %), symptômes cognitifs chez 86/416 (21 %) et dyspnée d’apparition nouvelle chez 78/478 (16 %) patients. Parmi ces 478 patients, 177 (37 %) ont été évalués de manière plus approfondie en HDJ, dont 97 des 142 patients ayant été hospitalisés en soins intensifs. Le score médian du Multidimensional Fatigue Inventory (MFI20), évalué chez 130 patients, était de 4,5 [IQR, 3,0-5,0] pour l’ « altération de la motivation » et de 3,7 [IQR, 3,0-4,5] pour la « fatigue mentale » (5 étant le pire état de fatigue ressenti). Le score médian du SF36 évaluant la qualité de vie, évalué chez 145 patients, était de 25 [IQR, 25,0-75,0] pour la sous-dimension « Rôle limité en raison de problèmes physiques » (pire score : 0, meilleur score : 100). Des anomalies de la tomodensitométrie pulmonaire ont été observées chez 108/171 (63 %) patients, principalement des opacités persistantes en verre dépoli. Des lésions fibrotiques ont été observées chez 33/171 (19 %) patients au total, incluant 19/49 (39 %) patients ayant présenté un syndrome de détresse respiratoire aiguë, impliquant <25 % du parenchyme chez tous les patients sauf un. Des symptômes d’anxiété, de dépression et de stress post-traumatiques ont été observés chez 22/94 (23 %), 17/94 (18 %) et 7/94 (7 %) patients ayant été admis en USI, respectivement. La fraction d’éjection ventriculaire gauche était <50 % chez 8/83 (10 %) patients post-USI. Deux nouvelles maladies rénales chroniques ont été observées, toutes deux chez des patients post-USI. La sérologie anti-SARS COV2 était positive chez 172/177 (97 %) patients.
Conclusion |
Quatre mois après l’hospitalisation pour COVID-19, les patients de cette large cohorte rapportaient fréquemment des symptômes non présents auparavant, et les anomalies du scanner pulmonaire étaient courants chez ceux qui ont été testés. Ces résultats sont limités par l’absence de données pré-COVID dans cette cohorte ou de groupe témoin ; des études supplémentaires sont nécessaires pour le suivi de ces symptômes sur le long terme et leur association avec la maladie.
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Vol 42 - N° S1
P. A46-A47 - Giugno 2021 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.