L’incidence des complications pulmonaires postopératoires (CPP : détresse respiratoire, pleurésie, infection, atélectasie, pneumothorax et bronchospasme) après une chirurgie non thoracique varie entre 2 et 19 % et est associée à une plus grande morbi-mortalité. Peu de techniques non invasives permettent la détection précoce des CPP. Une grande variabilité respiratoire est un marqueur de bonne santé respiratoire. Cette variabilité est liée au couplage neuromécanique de la respiration et à la charge exercée sur ce système. Une diminution est pathologique et témoigne d’une augmentation de charge respiratoire, quelle que soit sa nature. En réanimation, cette diminution est associée à un échec d’extubation et représente un facteur de risque indépendant de mortalité. Le monitorage et l’analyse de la variabilité respiratoire par analyse du mouvement thoracique pourrait être une technique de détection précoce des sujets à risque de CPP en phase postopératoire.

Etude interventionnel prospective monocentrique en ouvert sur des sujets opérés en chirurgie viscérale par laparotomie. Enregistrement du mouvement thoracique par un capteur externe en préoperatoire (T0), conscient après extubation (T1) et dans les 12h postopératoires (T2). Après calibration, mesure et analyse du V_T ainsi que du profil respiratoire, calcul du coefficient de variation (CoV) et analyse fréquentielle par Transformation de Fourier (FFT) et coefficient de corrélation. Comparaison statistique par le test de Mann Whitney et Friedman.

Résultats préliminaires, 24 patients inclus dont 8 CPP+ dans les 72h postopératoire. Diminution significative du CoV du V_T ainsi baisse du coefficient de corrélation pour l’analyse FFT dans le groupe avec complication respiratoire (CPP+) (Figure 1).

Analyse et monitorage de la variabilité respiratoire pourrait être une technique de détection précoce des sujets à risque de complication respiratoire.