Le remplacement d'un segment de trachée demeure un problème non résolu et représente toujours, à l'aube du troisième millénaire, un véritable défi. L'anastomose directe est, en effet, impossible à réaliser après une résection trachéale supérieure à 5-6 cm. L'utilisation expérimentale de substituts trachéaux très divers (prothèses synthétiques, homogreffes trachéales, tissus autologues) n'a pas conduit à des résultats pouvant permettre le remplacement d'un segment trachéal chez l'homme. Nous avons évalué, chez l'animal, le remplacement d'un segment de trachée par une autogreffe aortique et avons observé une transformation tissulaire progressive du greffon en un tissu proche de celui de la trachée native associée à une parfaite tolérance clinique. Ces résultats encore inexpliqués semblent ouvrir de nouvelles perspectives en vue d'une application chez l'homme et soulèvent de nombreuses interrogations en ce qui concerne les phénomènes de transformation tissulaire induite.

Tracheal replacement remains a real challenge in thoracic surgery. For tracheal resections greater than 5 to 6 cm, end to end anastomosis is not possible. Several solutions including prostheses, tracheal homografts and various autologous tissues have been proposed for tracheal replacement but all are associated with multiple complications and surgical difficulties. None of the numerous experimental studies have produced consistent results allowing for a standardized clinical approach. We propose the use of an autologous aortic graft for tracheal replacement. In a series of experiments, we have observed a progressive transformation of the arterial graft into a tracheal tissue after implantation. This observation raises interesting questions concerning histological adaptation and may offer new perspectives in human tracheal replacement.