Le desflurane et le protoxyde d’azote (N₂O) sont couramment utilisés mais leurs effets climatiques remettent en question leur place au bloc opératoire. L’objectif principal de l’étude était d’évaluer la possibilité de modifier leurs prescriptions en tenant compte de leurs impacts climatiques.

Afin de minimiser le biais de sélection, le questionnaire a été soumis à deux échantillons. Une enquête nationale (EN) avec un questionnaire adressé par mail à 3500 anesthésistes et une enquête téléphonique francilienne (EF) auprès de 97 anesthésistes tirés au sort.

Les réponses ont été recueillies entre juin et octobre 2019 auprès de 502 (EN) et 92 (EF) anesthésistes. Le réchauffement climatique était perçu comme un problème de santé publique par 96 % (EN) et 95 % (EF) des sondés. Après sensibilisation aux impacts climatiques des agents inhalés, les anesthésistes étaient prêts à limiter leur utilisation du desflurane (90 % EN et 95 % EF) et du N₂O (90 % EN et 97 % EF). Ils jugeaient utiles des recommandations pour encadrer leurs utilisations : 88 % (EN) et 85 % (EF) pour le desflurane et 91 % (EN) et 88 % (EF) pour le N₂O. Le réglage du débit de gaz frais (DGF) lors de l’entretien anesthésique était>1 L/min pour 33 % (EN) et 48 % (EF) des sondés.

La sensibilisation des anesthésistes à l’impact environnemental des gaz anesthésiants, une optimisation du réglage du DGF et des recommandations encadrant leurs usages pourrait réduire considérablement l’empreinte carbone du bloc opératoire, sans conséquences pour le patient.