Dans le contexte de traumatismes ostéo-articulaires de l'enfant, la prescription de radiographies comparatives de routine est controversée. Afin de réévaluer l'intérêt de ces clichés, une série rétrospective de 203 cas de traumatismes chez des enfants de moins de quinze ans a été analysée. À l'aide d'une fiche patient et de radiographies, deux assistants en début de formation, deux assistants en fin de formation d'Orthopédie et deux radiologues pédiatriques ont posé un diagnostic, qu'ils ont éventuellement adapté à la lumière des incidences comparatives. Les chirurgiens ont dû proposer une attitude thérapeutique pour chaque diagnostic et les radiologues ont dû juger la validité des radiographies comparatives.

Cette étude révèle que les radiographies comparatives ne sont fiables que dans 87,2 % des cas, et n'aident au diagnostic que dans 8,8 % des cas, sans pour autant influencer de manière notable l'attitude thérapeutique puisque celle-ci ne change que dans 3,3 % des cas.

On constate également des différences statistiquement significatives en fonction des localisations, de l'âge et de l'expérience du praticien.

La réalisation systématique de clichés comparatifs est à décourager. Seuls les traumatismes touchant le coude chez les grands enfants, peuvent justifier la prescription de radiographies comparatives.

There is a controversy over whether or not routine comparative x-rays should be prescribed for young children with bone and joint trauma. We conducted a retrospective analysis to assess the contribution of such x-rays.

The series included 203 children aged less than fifteen years who had experienced bone and joint trauma. Two junior orthopedic surgeons, two senior orthopedic surgeons and two pediatric radiologists reread the x-rays to establish the diagnosis, using comparative x-rays to make any necessary correction of the diagnosis. The surgeons were asked to propose a therapeutic strategy for each diagnosis and the radiologists were asked to judge the value of the comparative x-rays.

The comparative x-rays were found to be reliable in only 87.5% of the cases, and were useful for diagnosis in only 8.8%. There were statistically significant differences depending on the localization, the patient's age, and the physician's experience.

Systematic use of comparative x-rays should be discouraged. Only trauma affecting the elbow in older children can, in particular cases, warrant prescription of comparative x-rays.