Un recours a l’humour dans la relation peut réduire un malaise latent et aider à tisser des liens, y compris dans les soins. Il peut aussi empêcher le bon développement de la relation si l’humour n’est pas consenti et partagé, s’il est empreint de dérision, d’hostilité ou s’il est incompris. Préciser et penser les différences entre humour, rire et sourire, ironie et dérision permettent de distinguer des situations où le recours à l’humour peut avoir une place, d’autres où il sera inadapté voire délétère, au patient et à la relation de soin en gérontologie. À côté de la place de l’humour entre soignants et soignés, l’humour avec l’entourage apparaît encore plus délicat à employer, dans des interactions complexes entre professionnels et familles, surtout en situation critique ou déstabilisée.

A use of humour in the care relationship can reduce latent uneasiness or embarrassment and help to establish ties, including during the care procedures. Humour can also prevent the favourable development of the relationship if it is not consensual and shared, if it is derisive or hostile, or if it is misunderstood. In gerontology, distinguishing humour, laughter and smiles, irony and derision makes it possible to detect situations where the use of humour can be resorted to, from others where it will be inappropriate, or even deleterious, to the patient and to the care relationship. In addition to the place of humour between caregivers and their recipients, humour with the entourage seems even more delicate to use because of the complex interactions between professionals and families, especially in critical or destabilised situations.