L’enclouage antérograde des fractures de l’humérus est une technique validée aux résultats documentés dans la littérature. La voie d’abord habituelle nécessite l’incision du tendon supra-épineux pour y introduire le clou, avec le risque de lésion iatrogène de la coiffe des rotateurs. Les objectifs de ce travail étaient de décrire une nouvelle voie d’abord d’enclouage de l’humérus sous arthroscopie, sans ouverture de la coiffe des rotateurs et d’en rapporter les résultats cliniques et radiologiques.

Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique. Les patients présentant une fracture diaphysaire ou sous-tubérositaire de l’humérus se présentant à notre institution en 2017 ont été opérés par enclouage centromédullaire antérograde, sous contrôle arthroscopique, en introduisant le clou par l’intervalle des rotateurs sans ouverture de la coiffe des rotateurs. Tous ont été revus à 1 an postopératoire avec un examen clinique (amplitudes articulaires et score de Constant) et radiologique (radiographie de l’épaule de face de profil).

Dix-huit patients (12 femmes et 6 hommes), d’âge moyen 65,4 (37–84) ans ont été inclus rétrospectivement. Une patiente est décédée au cours du suivi. Au final, 17 étaient disponibles pour l’analyse statistique. Au recul d’un an, l’élévation antérieure moyenne était de 152,1° (90–180), la rotation externe moyenne de 56,1° (30–80), le score de Constant absolu moyen de 73,9 (54–88) points et le score de Constant pondéré moyen de 93,5 (67–100) points. La consolidation était obtenue chez 16/17 patients (94 %) et 1/17 patient était en pseudarthrose. Aucune autre complication n’a été relevée.

L’enclouage antérograde des fractures diaphysaires et sous-tubérositaires de l’humérus sous arthroscopie par l’intervalle des rotateurs a permis dans notre expérience d’obtenir de bons résultats cliniques et radiographiques. Cette nouvelle technique peu invasive pourrait être une alternative pour traiter les fractures humérales.

IV ; étude rétrospective sans groupe contrôle.