Fracture du scaphoïde carpien traitée par vis de Herbert - 16/04/08
G. Bocquet [1],
P.-Y. Milliez [1],
J. Simonet [2],
F. Duparc [3],
N. Biga [1]
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Le but de ce travail expérimental était de vérifier radiologiquement l'effet de compression propre de la vis de Herbert induit par ses pas de vis de diamètre différent en comparant, sur os de cadavre, la réduction de l'écart interfragmentaire (REIF) attendu et réel. Pour mieux comprendre et définir les limites de cet effet « auto-compressif » et étudier l'intérêt d'utiliser des tailles de vis inférieures à celles des scaphoïdes, nous avons souhaité évaluer les valeurs maximale et moyenne de REIF sans avoir recours à l'ancillaire.
Douze scaphoïdes ont été prélevés sur cadavre frais. Le forage et le taraudage du scaphoïde furent réalisés dans le plus grand axe du scaphoïde, de façon centrale et parallèlement à une broche anti-rotation. Une ostéotomie transversale du scaphoïde fut réalisée à son tiers moyen, équivalent à une fracture stade III de Schernberg. La REIF réelle correspondait à la différence entre la mesure de l'écart de départ et celle de l'écart final. La REIF théorique a été mesurée en multipliant le nombre de tours et la différentielle d'avancement entre les deux pas de la vis pendant un tour.
En moyenne une vis de Herbert a permis une REIF de 1,1 mm et la valeur de REIF maximale est de 1,5 mm.
Dans sept cas, cette différence témoigne d'une REIF réelle supérieure à la REIF théorique, dans quatre cas d'une REIF réelle inférieure à la REIF théorique et dans un cas elle est considérée comme négligeable. L'étude statistique par test de Fisher ne montre pas de différence statistiquement significative entre la REIF réelle et la REIF théorique pour l'ensemble des scaphoïdes.
La sensation subjective de compression ressentie par l'opérateur apparaît dès le premier tour et se poursuit jusqu'au dernier tour.
La vis de Herbert développe une force de compression maximale quand l'ensemble des pas de vis se trouvent totalement enfoncés dans l'os. La réduction de l'écart interfragmentaire est linéaire et permet le rapprochement des deux fragments osseux. Toutefois un écart interfragmentaire trop important (> 2 mm), une mauvaise position de la vis, une inadéquation de longueur entre la taille de la vis et celle du scaphoïde sont des sources d'échec. L'extrémité arrondie et non conique du pas distal ou son filetage de faible profondeur ne permettent pas le rapprochement d'un fragment osseux, contrairement aux vis spongieuses. La « sensation de compression » correspond au passage de la vis à travers le spongieux et non au rapprochement des fragments. En pratique clinique, si l'utilisation de l'ancillaire lors de la chirurgie du scaphoïde carpien à ciel ouvert permet de ne pas tenir compte des informations recueillies par cette étude, l'utilisation de la vis en percutané sans guide et sans compression préalable ou pour d'autre localisation y est soumise. Il convient de réaliser des radiographies per opératoire pour juger de la bonne mise en place de la vis, pour contrôler la réduction et la réalité de la compression.
Experimental study of compression by Herbert screw in carpal scaphoid fracture |
Purpose of the study |
The purpose of this experimental work was to obtain a radiographical assessment of the effect of the compression achieved with the Herbert screw due to its different thread diameters by comparing the real and expected reduction of interfragment gap (IFG) on cadaver bones. To better understand and define the limits of this “self-compressing” effect and to study the usefulness of screw sizes smaller than the scaphoid, we measured the maximal and mean reduction of IFG without using the instrumentation.
Material and methods |
Twelve scaphoids were obtained from fresh cadavers. The scaphoid holes were drilled and tapped in the largest axis of the scaphoid, in a central position parallel to an anti-rotation wire. A transverse osteotomy was made in the mid third of the scaphoid to simulate a Schernberg grade III fracture. The real IFG reduction was defined as the difference between the gap measured before and after screwing. The expected IFG reduction was defined by multiplying the number of screw turns by the pitch height per turn.
Results |
On the reduction average, a Herbert screw produced a 1.1 mm IFG reduction. The maximal reduction IFG measured was 1.5 mm. For 7 cases, the real IFG reduction was larger than expected, for 4 cases it was smaller than expected and for 1 case the difference was considered negligible. The Fisher test did not demonstrate any significant statistical difference between the real and expected IFG reduction for all scaphoids. The operator perceived a subjective sensation of compression after one screw turn that continued up through the last turn.
Discussion |
The Herbert screw develops maximal compression force when all the screw threads are totally anchored in the bone. The interfragment gap closes linearly, bringing the two bone fragments together. However, failure can result if the gap is too wide (>2 mm), the screw is poorly positioned, or there is an inappropriate correspondence between screw length and diameter and scaphoid size. Unlike spongy bone screws, the Herbert screw has a round non-conical tip thread and a shallow thread that do not bring the bone fragments together. The perception of compression corresponds to the passage of the screw through the spongy bone and not to real narrowing of the gap between the fragments. In clinical practice, because of the use of instrumentation for open surgery in carpal scaphoid fracture, it is not necessary to rely on these data, but they can be useful for percutaneous screw insertion without a guidewire and without prior compression or for another localization. Peroperative radiographs should be obtained to assess the quality of the screw position and check reduction and the reality of the compression.
Mots clés :
Scaphoïde carpien
,
ostéosynthèse par vis
,
étude expérimentale
,
fracture du scaphoïde
,
main
Keywords: Hand , screw fixation , experimental research , carpal scaphoid fracture
Mappa
© 2001 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 87 - N° 8
P. 796-801 - Dicembre 2001 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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