Psychiatric comorbidities are frequent in adolescents with internet gaming disorder (IGD). In contrast, the proportion of IGD among adolescents hospitalized for a psychiatric disorder has not been documented yet. In addition, parental ratings of IGD could be useful for diagnosis, but very few data exist on this issue. The objectives of this study were to: (1) assess the prevalence of IGD among adolescent psychiatric inpatients, using the Ten-Item Internet Gaming Disorder Test (IGDT-10), and (2) assess the parental version developed for this study (IGDT-10-P). A total of 102 patients, aged from 12 to 17 years old, were included from four psychiatric units of the French region Auvergne-Rhône-Alpes, during a 6-month inclusion period. Adolescents completed the IGDT-10 while one of their parents completed the IGDT-10-P. The inclusion rate among the eligible population was 57.95%. The prevalence of IGD in the sample, based on the IGDT-10 and IGDT-10-P, was 6.00% and 12.79%, respectively. Psychometric features of the IGDT-10-P indicated excellent internal consistency, a good model fit to the one factor model in confirmatory factor analysis, a strong correlation with gaming time, and a moderate correlation with the IGDT-10. Our results support the need for a systematic screening of IGD among adolescents hospitalized for a psychiatric disorder. Future studies should aim to confirm and explain the prevalence gap between self- and parent-reported criteria.

En 2013, le DSM-5 intègre l’addiction aux jeux vidéo sous le terme « internet gaming disorder » (IGD) dans sa section dédiée aux pathologies nécessitant des études supplémentaires avant une éventuelle adoption. Le DSM-5 définit l’IGD comme « l’utilisation persistante et répétée d’internet pour pratiquer des jeux, souvent avec d’autres joueurs, conduisant à une altération du fonctionnement ou une détresse cliniquement significative », soulignant l’importance jouée par internet comme facilitateur de ce processus addictif. Cela a mené à une flambée de la recherche dans ce domaine et à l’introduction en 2018 du « trouble du jeu vidéo » dans la CIM-11, avec suppression du terme « internet » qui prêtait à confusion. Les comorbidités psychiatriques sont fréquentes chez les adolescents souffrant d’IGD. Inversement, la proportion de l’IGD dans les unités d’hospitalisation de pédopsychiatrie de l’adolescent n’a pas été encore été étudiée. L’évaluation des parents pourrait être intéressante dans l’évaluation diagnostique de ce trouble mais très peu de données sont disponibles sur ce sujet et notamment aucune échelle validée en français. Les objectifs de cette étude étaient : (1) l’évaluation de la prévalence de l’IGD chez des adolescents hospitalisés en psychiatrie à l’aide du Ten-Item Internet Gaming Disorder Test (IGDT-10) et (2) l’évaluation de la version parentale développée pour cette étude (IGDT-10-P). Un total de 102 patients, âgés de 12 à 17 ans, a été inclus dans quatre unités pédopsychiatriques de la région Auvergne-Rhône-Alpes durant les 6 mois d’inclusion. Les adolescents complétaient l’IGDT-10 pendant qu’un de leurs parents complétait l’IGDT-10-P. Le taux d’inclusion était de 57,95 % parmi la population éligible. La prévalence avec l’IGDT-10 était de 6 % et de 12,79 % avec l’IGDT-10-P. Il n’y avait pas de différence significative de prévalence en fonction du sexe de l’adolescent à l’IGDT-10 mais elle était retrouvée largement supérieure chez les garçons avec l’IGDT-10-P. La prévalence chez les garçons à l’IGDT-10-P était 10 fois supérieure par rapport à l’IGDT-10, il n’a au contraire pas été retrouvé de différence significative entre les deux questionnaires chez les filles. Les analyses psychométriques ont montré pour l’IGDT-10-P une excellente consistance interne, une bonne adéquation au modèle à un facteur en analyse factorielle confirmatoire, une corrélation forte avec le temps passé à jouer, et une corrélation modérée avec l’IGDT-10. Les prévalences élevées d’IGD retrouvées que cela soit avec l’IGDT-10 ou sa version parentale sont en faveur de la nécessité d’un dépistage systématique des adolescents hospitalisés en pédopsychiatrie. Synthétiser les perspectives adolescentes et parentales semble être une approche prometteuse pour discerner ce qui pourrait être rapporté de parents possiblement trop inquiets ou d’adolescents trop peu concernés et ainsi faire le bon diagnostic. De futures études devraient chercher à confirmer et expliquer cet écart entre les symptômes rapportés par les adolescents et leurs parents.