Évaluation de la perméabilité intestinale de patients atteints de polyarthrite rhumatoïde à partir d’analyses de tissus coliques et de marqueurs sériques - 30/11/20
Riassunto |
Introduction |
On sait que les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) ont un microbiote intestinal différent de celui des sujets sains. Ce microbiote peut influencer la barrière intestinale et entraîner une perméabilité intestinale accrue, responsable d’un passage d’antigènes et de molécules inflammatoires qui peuvent alors favoriser une inflammation systémique. Le microbiote intestinal tend à se normaliser avec le contrôle de la maladie, suggérant ainsi que l’inflammation systémique peut directement influencer la composition du microbiote et la barrière intestinale. Si l’on a montré que la perméabilité intestinale était altérée dans de nombreuses maladies inflammatoires, il existe actuellement très peu de données dans la PR. L’objectif de notre travail était d’évaluer la perméabilité intestinale de patients PR à partir de l’étude des jonctions serrées de biopsies coliques et de marqueurs sériques.
Matériels et méthodes |
Les biopsies coliques de 20 patients atteints de PR ayant subi une coloscopie pour dépistage avec une histologie normale ont été comparées à celles de 20 sujets contrôles appariés sur l’âge et le sexe. Une évaluation des protéines de jonction ZO-1, occludine et claudine 2 a été faite par immunohistochimie. L’intensité des marquages a été évaluée en aveugle par deux lecteurs indépendants. Les concentrations sériques de LPS-binding protein (LBP), CD14s et zonuline ont été évalués par ELISA chez 25 patients naïfs de DMARDs, 41 patients avant et après introduction d’un DMARDs et 21 contrôles. Une augmentation de la zonuline sérique marque une augmentation de la perméabilité intestinale alors que LBP et CD14s signent une translocation bactérienne.
Résultats |
Les biopsies coliques des patients atteints de PR montraient une altératino des jonctions serrées avec significativement moins de Z0-1 (score moyen ±DS de 1,6±0,56 vs 2,0±0,43 ; p=0,01). L’âge, le sexe, la durée de la maladie et le statut immunologique n’influençaient pas significativement l’expression des protéines de jonction. Les patients atteints de PR naïfs de DMARDs avaient des concentrations sériques de LBP et CD14s supérieures à celles des contrôles (p=0,002 et p=0,003) avec des taux de LBP, CD14s et zonuline significativement corrélés au DAS28 (r=0,61, p=0,005 ; r=0,51, p=0,030 et r=0,46, p=0,049, respectivement). Les patients répondant aux DMARD réduisaient significativement leurs concentrations en LBP et CD14s contrairement aux patients non-répondeurs et les variations de LBP et CD14s étaient significativement corrélées aux variations du DAS28 sous DMARDs (r=0,46, p=0,002 et r=0,33 et p=0,030, respectivement).
Discussion |
Ce travail est l’un des premiers à explorer la perméabilité intestinale dans la PR et à montrer qu’elle est augmentée en s’appuyant notamment sur des analyses de tissus coliques.
Conclusion |
Les patients atteints de PR ont une perméabilité intestinale augmentée qui semble être en partie liée à l’inflammation systémique. Améliorer le microbiote intestinal par l’alimentation ou les probiotiques pourrait renforcer l’effet de nos traitements en limitant cette boucle d’amplification de l’inflammation.
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Vol 87 - N° S1
P. A26 - Dicembre 2020 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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