Le tamoxifène est un modulateur sélectif des récepteurs des œstrogènes utilisé comme traitement du cancer du sein. Parallèlement, il est l’activateur spécifique de la recombinase Cre-ERT2, outil permettant un contrôle temporel tissu-spécifique de la mutagenèse somatique dans les modèles transgéniques. Des études intégrant développement et métabolisme requièrent une modification génique induite par une administration de tamoxifène dès la naissance. Ici, nous présentons les effets propres de l’administration néonatale de tamoxifène sur l’homéostasie énergétique.

Des souris C57BL/6J mâles et femelles ont eu une injection de tamoxifène ou de son véhicule 1 jour après la naissance, puis à l’âge adulte ont été soumises à un régime riche en gras et en sucres pendant 1 mois. L’homéostasie glucidique a été étudiée par des tests de tolérance au glucose et à l’insuline, la composition corporelle par imagerie par résonance magnétique, et la prise alimentaire, la dépense énergétique et l’activité physique ont été mesurées en cages calorimétriques.

L’administration néonatale de tamoxifène est associée, chez les mâles, à une protection de l’obésité et à une meilleure tolérance au glucose et à l’insuline. Chez les femelles, elle est associée à une augmentation de la prise de poids et de masse grasse, à une intolérance au glucose et à l’insuline, à une augmentation de la prise alimentaire et une diminution de la dépense énergétique.

L’administration néonatale de tamoxifène exerce une forte influence sur l’homéostasie énergétique. Cette influence diffère en fonction du sexe, et pourrait être due à un rôle spécifique des hormones sexuelles.