Recommandations de la Société française de la sclérose en plaques « infections urinaires et sclérose en plaques » : aspects pratiques - 18/09/20
Recommendations of the French Society for Multiple Sclerosis: “Urinary tract infections and multiple sclerosis”

Groupe français des recommandations Infections urinaires et SEP (France4MS) SFSEP1
Résumé |
Introduction |
Les infections urinaires (IU) sont fréquemment rencontrées au cours de la sclérose en plaques en raison de facteurs de risque intrinsèques (vessie neurologique) et extrinsèques (traitements immunosuppresseurs). Le surrisque de morbi-mortalité doit donc être pris en compte. Par ailleurs, la mise en jeu du système immunitaire, au cours des infections urinaires, pourrait être un facteur déclenchant de poussée ou d’aggravation neurologique. Le dépistage et le traitement des IU deviendraient donc déterminant dans la prise en charge de la maladie. Pour ces raisons, la Société française de sclérose en plaques (SFSEP) a proposé d’établir des recommandations pratiques sur ce thème.
Matériels et méthodes |
Le groupe « recommandations » de la SFSEP a réalisé une revue de littérature systématique sur le sujet à partir de Pub Med et des bases universitaires de 01/1980 à 12/2019. La méthode RAND/UCLA (Haute Autorité de santé, 2007) a été utilisée pour synthétiser la littérature scientifique et les opinions d’experts afin de formaliser un accord pour chaque proposition.
Résultats |
Les IU ne sont pas associées à un risque accru de poussée ou d’aggravation transitoire de l’incapacité chez les patients atteints de SEP. Seules les IU fébriles sont associées à un risque accru d’aggravation transitoire de l’incapacité par l’intermédiaire du phénomène d’Uhthoff. Certains traitements immunosuppresseurs augmentent le risque d’IU dans la SEP et nécessitent une attention particulière, surtout en cas d’hypogammaglobulinémie. Les experts recommandent de traiter les IU selon les recommandations de la population générale. La prévention des IU récidivantes passe, avant tout, par une stabilisation de l’état vésicosphinctérien. En cas d’IU récidivantes, les traitements complémentaires et l’antibioprophylaxie au long cours ne sont pas recommandés ; seul l’antibiocycle hebdomadaire alterné peut être proposé après avis d’experts. Les bactériuries asymptomatiques (BA) ne doivent pas être dépistées ni traitées systématiquement chez les patients atteints de SEP, hormis en cas de grossesse et de geste invasif urologique. Avant un bilan urodynamique, il est recommandé de traiter une bactériurie asymptomatique uniquement en cas de facteurs de risque d’IU connus. En cas de sondages intermittents ou à demeure, il n’est pas recommandé de dépister ni de traiter les BA chez les patients atteints de SEP.
Conclusion |
Ces recommandations ont pour objectif de mettre à disposition des différents acteurs du système de santé une synthèse rigoureuse de l’état de l’art et des données de la science, destinée à aider la prise de décision dans le choix des soins ; à harmoniser les pratiques et à réduire les traitements inappropriés.
Il testo completo di questo articolo è disponibile in PDF.Summary |
Introduction |
Due to the intrinsic risk factors (neurologic bladder) and extrinsic factors (immunosuppressors treatments) in multiple sclerosis, the risk of urinary tracts infection and predisposes to increase risk of morbidity-mortality. In addition, the immune response induced by urinary tracts infections could provoke relapse or worsening neurological status, so the screening and treatment of urinary tracts infections becomes part of the care of patients with this disease. For all these reasons, the French Society for Multiple Sclerosis (SFSEP) proposed to establish practice guidelines.
Methods |
The SFSEP carried out a systematic literature review using Pub Med and university databases from 01/1980 to 12/2019. The RAND/UCLA method (Haute Autorité de Santé, 2007) was used to synthesize the scientific literature and expert opinions in order to formalize an agreement for each proposal.
Results |
Urinary tracts infections are not associated with an increased risk of relapse or worsening of disability in patients with multiple sclerosis. Only febrile urinary tracts infections are associated with an increased risk of transient worsening of disability. Some immunosuppressors increase urinary tracts infections risk in MS and require special attention. Experts recommend treating urinary tracts infections according to the recommendations of the general population. The prevention of recurrent urinary tracts infections involves to stabilize the neurological bladder. In case of recurrent urinary tracts infections, complementary treatments and long-term antibiotic prophylaxis are not recommended, only the weekly oral cycling antibiotics can be offered after expert advice. Asymptomatic bacteriuria should not be screened or treated systematically in patients with MS, except in cases of pregnancy and invasive urological procedures. Before urodynamic evaluation, it is recommended to screen and treat asymptomatic bacteriuria only in case of known urinary tracts infections risk factors.
Conclusion |
These recommendations aim to provide the different players of the health care system (professionals, patients and users, decision-makers) with a robust synthesis of the state of the art and scientific data to help taking decisions on the choice of care, harmonizing practice, and reducing inappropriate treatments.
Il testo completo di questo articolo è disponibile in PDF.Mots clés : Sclérose en plaques, Infections urinaires, Traitements
Keywords : Multiple sclerosis, Urinary tracts infections, Treatments
Mappa
Vol 11 - N° 3
P. 196-201 - Settembre 2020 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.