Certains actes humains peuvent provoquer deux effets, l'un bon et l'autre mauvais. C'est le cas de la sédation pour détresse en phase terminale, qui peut, certes, provoquer le soulagement du patient, mais aussi anticiper son décès. On peut alors se demander s'il est éthique de pratiquer un tel acte cause de deux effets aussi contrastés. Nous verrons tout d'abord que le principe du double effet, appliqué à la sédation, permet de dépasser cette difficulté, puis nous ferons le point sur différentes critiques formulées contre le principe du double effet, la principale concernant la place de l'intention du praticien dans son application. En effet, plusieurs auteurs nient le caractère objectivable de l'intention et la possibilité d'appliquer le principe du double effet sur le terrain. Nous répondrons à ces différentes critiques et insisterons sur le fait que l'intention laisse des traces dans la matérialité des faits qu'elle a inspirés, rendant possible d'évaluer a posteriori l'intention première du praticien.

Some human actions have two effects: one favorable and one unfavorable. Sedation for intractable distress in the dying person is an illustrative example. Sedation is used to control suffering, but can also shorten the patientʼs life, raising the ethic issue of the acceptability of using a practice which induces such contrasting effects.

The first part of our reflection shows that a double effect can be used to reply to this question. In the second part, we will review criticisms concerning the principle of the double effect. The main criticism concerns the leading role of the clinicianʼs intent in application of the double effect. Some authors deny the objective feature of intent and maintain that it is impossible to use the double effect in practice. We respond to this criticism stressing the fact that intent leaves a mark on what it inspires and as such enables a retrospective evaluation of the clinicianʼs primary intent.