Eltrombopag dans le traitement du purpura thrombopénique immunologique de l’adulte : étude de « vraie vie » en France. Résultats intermédiaires de l’étude ELEXTRA - 22/11/19
Riassunto |
Introduction |
L’eltrombopag est commercialisé depuis 2010 en France pour le traitement du purpura thrombopénique immunologique (PTI) chez l’adulte, évoluant depuis au moins 12 mois, réfractaire aux autres traitements, chez le patient splénectomisé ou contre-indiqué pour ce geste. L’autorisation de mise sur le marché a été étendue en 2019 aux patients âgés de plus de un an et ayant un PTI de plus de 6 mois d’évolution, réfractaires aux autres traitements (par exemple corticoïdes, immunoglobulines). Cependant, les données sur l’utilisation, l’efficacité et la sécurité en vie réelle de l’eltrombopag dans le traitement du PTI en France sont limitées. L’étude ELEXTRA a pour objectif de répondre à ces questions.
Patients et méthodes |
La source de population était le registre CARMEN-France. Le registre Cytopénies Auto-immunes : Registre Midi-PyréneEN (CARMEN) inclut et suit prospectivement tous les patients adultes (≥18 ans) ayant un diagnostic incident de PTI en Midi-Pyrénées depuis juin 2013. Ce registre s’est progressivement étendu à d’autres centres en France depuis 2016, prenant le nom de CARMEN-France. Les patients atteints de PTI étaient définis par une numération plaquettaire<100×109/L et l’exclusion des autres causes de thrombopénie. La population d’étude était les patients inclus entre juin 2013 et décembre 2018 dans CARMEN-France et exposés à l’eltrombopag durant le suivi. Nous avons décrit les caractéristiques des patients exposés, le délai entre le début du PTI et l’exposition à l’eltrombopag, son efficacité chez les patients ayant à l’initiation une numération plaquettaire<30×109/L (réponse globale : numération plaquettaire≥30×109/L ; réponse complète :≥100×109/L) ainsi que les effets indésirables (EI) survenus sous eltrombopag (évalués par l’échelle de causalité de l’Organisation mondiale de la santé ; seuls les EI au moins « possibles » ont été décrits).
Résultats |
Parmi les 552 patients inclus dans le registre, 81 (14,7 %) ont été exposés à l’eltrombopag pour une durée médiane de 92jours (valeurs extrêmes : 1–1523). L’âge moyen était de 60,9 ans (écart-type : 20,9) et 45 (55,6 %) étaient des hommes ; 36 (44,4 %) avaient au moins une comorbidité du score de Charlson ; 45 (55,6 %) avaient au moins un facteur de risque cardiovasculaire (hors âge et sexe) et 4 (4,9 %) avaient un antécédent de thrombose veineuse. Au diagnostic de PTI, la numération plaquettaire médiane était de 7×109/L (valeurs extrêmes : 1–88×109/L) et 67 (82,7 %) patients avaient des signes hémorragiques. Le délai médian entre le début du PTI et la première exposition à l’eltrombopag était 2,7 mois (valeurs extrêmes : 0,2 – 72,2) : 43 (53,1 %) patients ont été exposé avant 3 mois d’évolution, 8 (9,9 %) entre 3 et 6 mois, 18 (22,2 %) entre 6 et 12 mois et 12 (14,8 %) après 12 mois. Les expositions antérieures étaient : corticoïdes chez 75 (92,6 %) patients, immunoglobulines intraveineuses (IgIV) chez 61 (75,3 %), dapsone chez 15 (18,5 %), rituximab chez 14 (17,3 %), romiplostim chez 10 (12,3 %), hydroxychloroquine chez 9 (11,1 %), danazol chez 5 (6,2 %), vinblastine chez 3 (3,7 %), azathioprine chez 1 (1,2 %), ciclosporine chez 1 (1,2 %) ; aucun n’était splénectomisé. L’eltrombopag était utilisé en seconde ligne chez 24 (28,6 %) patients et en troisième ligne chez 20 (24,7 %) patients. Parmi les 81 patients, 39 (48,1 %) avaient une numération plaquettaire<30×109/L à l’initiation d’eltrombopag ; 34 (87,2 %) ont obtenu une réponse globale et 31 (79,5 %) une réponse complète. Ces fréquences étaient similaires selon les groupes des phases évolutives du PTI (<3 mois, 3 – 6 mois et>6 mois), d’âge (<60 vs≥60 ans), le score de Charlson (0, 1–2 et≥3). Parmi les 34 patients ayant obtenu une réponse globale, 29 (85,3 %) avaient une exposition concomitante à un autre traitement du PTI (dont : corticoïdes, n=12 ; IgIV dans le mois précédent, n=15 ; rituximab dans les 6 mois précédents, n=5). Dix-sept EI ont été recueillis ; les plus fréquents étaient : éruption (n=3), thrombose (n=3 : 1 phlébite, 1 embolie pulmonaire et 1 accident vasculaire cérébral), thrombocytose (n=2), hépatite (n=2) et bronchite (n=2).
Conclusion |
Dans la pratique clinique française, l’eltrombopag est utilisé dans les phases précoces du PTI. L’efficacité est semblable dans tous les sous-groupes de patients étudiés. L’efficacité et le profil de tolérance sont conformes à ceux décrits dans les essais cliniques.
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Vol 40 - N° S2
P. A40-A41 - Dicembre 2019 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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