La tuberculose le grand mime - 22/11/19

Riassunto |
Introduction |
M. N., âgé de 59 ans, d’origine vietnamienne ayant séjourné plusieurs mois en Ukraine, est hospitalisé pour une altération de l’état général avec perte de 5 kilos en 1 mois associée à une ulcération péri-anale douloureuse apparue progressivement il y a 3 mois. À noter l’absence de fièvre et de toute autre symptomatologie, notamment digestive ou respiratoire.
Observation |
L’examen clinique note une large zone ulcérée hémi-circonférentielle fessière hyperalgique gauche (Fig. 1) se continuant vers l’intérieur au toucher rectal.
Il n’y a pas d’adénopathie périphérique ni d’hépatosplénomégalie, l’auscultation cardiopulmonaire est normale.
Sur le plan biologique, il existe un léger syndrome inflammatoire avec une CRP à 8,6mg/L et une hyperleucocytose à 10 300/mm3 à prédominance polynucléaires neutrophiles. La calprotectine fécale s’élève à 791ng/kg (normale<50–200μg/g de selles). La sérologie du VIH est négative. La biopsie de la lésion montre une inflammation granulomateuse et élimine une origine tumorale. Les endoscopies digestives ne retrouvent pas d’autre lésion associée. Le diagnostic de maladie intestinale chronique inflammatoire (MICI) est fortement évoqué.
Finalement la PCR de Mycobacterium tuberculosis sur biopsie revient positive, le diagnostic sera confirmé par une culture positive sur milieu liquide. À noter également un Interféron gamma release assay positif. Le scanner thoracique, réalisé dans un deuxième temps, met en évidence des condensations calcifiées apicales, l’atteinte pulmonaire est confirmée par la positivation des cultures.
Une quadrithérapie antituberculeuse classique est débutée, l’évolution est favorable avec une diminution de la taille de l’ulcération et une reprise de 2 kilos à un mois.
Discussion |
La tuberculose digestive est bien décrite et représente 49 % des tuberculoses extrapulmonaires [1 ], principalement dans les pays à forte prévalence, a fortiori chez les patients immunodéprimés. Elle touche le plus souvent la région iléo-cæcale dans 44 %, le péritoine ou les ganglions tandis que la localisation péri-anale est rare estimée à 3 % [2 ]. L’atteinte pulmonaire est associée dans 20–25 % des cas [3 ]. La PCR sur biopsie est positive dans 65 % des cas tandis que la coloration de Ziehl-Neelsen est peu rentable avec 20 % de positivité [3 ].
La calprotectine fécale est un biomarqueur dont l’augmentation signe l’existence de lésions muqueuses du tube digestif, elle n’est pas spécifique pour les MICI et ne dispense pas de la recherche de diagnostics différentiels.
Conclusion |
Toute atteinte digestive atypique d’un patient venant d’une zone d’endémique doit faire évoquer une tuberculose et faire réaliser les tests spécifiques afin d’éviter les complications digestives parfois sévères.
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Vol 40 - N° S2
P. A202-A203 - Dicembre 2019 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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