La typologie des séjours et les caractéristiques des patients admis en médecine interne ont été décrites la première fois par l’enquête de la SNFMI en 2015. Pour faire face à l’engorgement des hôpitaux, des unités post-urgences ont vu le jour dans de nombreux centres hospitaliers, ayant pour vocation d’accueillir des patients à courte durée prévisible de séjour. Ainsi en 2015, le pôle de médecine interne du CHU de Grenoble, comportant 2 unités de médecine interne (UMI), s’est agrandie d’une unité post-urgences (UPU). Nous souhaitions connaître le profil de nos patients tout confondus par rapport à l’enquête de 2015, et comparer le profil des patients hospitalisés en médecine interne par rapport à ceux hospitalisés à l’UPU.

Au CHU de Grenoble, nous avons recueilli rétrospectivement les données des patients entrés dans les 2 UMI et l’UPU, sur la période du 1^er au 30 avril 2019. Les caractéristiques démographiques, les comorbidités, traitements habituels, motifs d’hospitalisation, diagnostics principaux, durées de séjour, modes d’entrée et de sortie ainsi que les interventions sociales ont été recueillis.

(1) Sur le mois d’avril 2019, 263 patients ont été hospitalisés. Cent quarante et un sur les 2 unités de médecine interne, et 122 à l’UPU. (2) L’âge moyen toutes unités confondues était de 72,5 ans, et de 68,4 ans pour les UMI versus 77,4 ans pour l’UPU. Toutes unités confondues, 45 % avaient plus de 80 ans, dont 14 % plus de 90 ans, et 11,5 % avaient moins de 50 ans. (3) Toutes unités confondues, 54,4 % étaient des femmes. (4) La très grande majorité des patients n’étaient pas institutionnalisés quelle que soit l’unité (95 %). Cependant, 26,6 % des patients étaient dépendants. Les patients ont bénéficié d’une prise en charge sociale dans 23,4 % des cas pour UMI, et dans 15,6 % des cas pour l’UPU. (5) Dans les UMI, la majorité des admissions était non programmée, et 58,9 % des patients étaient admis via les urgences. Les hospitalisations programmées représentaient 27,7 % des cas. (6) Les motifs d’hospitalisation les plus fréquents toutes unités confondues étaient en rapport avec des causes pneumologiques, infectieuses ou non (17,5 %), infectieuses (17,1 %), uro-digestives (14,8 %), et avec une chute dans 11 % des cas. Dans les UMI, 9,2 % des patients étaient admis pour AEG. (7) Le diagnostic principal retenu en fin d’hospitalisation était d’ordre infectieux très majoritairement (33,1 %), que ce soit dans les UMI ou à l’UPU. Dans les UMI, un diagnostic de MAI été retenu dans 7,8 % des cas. (8) Selon le score de Charlson, la comorbidité moyenne par rapport à l’âge était de 5 dans les UMI, et de 5,6 dans les UPU. Les comorbidités les plus fréquentes étaient le cancer non métastatique ou l’hémopathie, puis le diabète non compliqué, enfin la cardiopathie ischémique. Toutes unités confondues, 20,2 % des patients n’avaient aucune comorbidité, 20,6 % dans les UMI, et 19,7 % à l’UPU. (9) Parmi les patients, 64,2 % étaient polymédiqués. (10) La durée moyenne de séjour était de 8,6jours toutes unités confondues, avec 10,4jours pour les UMI et 6,8jours pour l’UPU. (11) Parmi les patients, 75,9 % rentraient à domicile en UMI, et 68,8 % à l’UPU. En UMI, 5,7 % allaient en SSR. À l’UPU, 19,7 % étaient finalement transférés dans d’autres services de médecine, hors USC ou réanimation. Toutes unités confondues, un décès est survenu dans 4,6 % des cas. Trois pour cent des patients étaient transférés en USC ou en réanimation.

Bien que notre travail soit rétrospectif, il a analysé des données sur une période non épidémique, et tend à refléter au mieux le profil des séjours et des patients hospitalisés dans notre de pôle de médecine interne. Comparées aux données disponibles de l’enquête de la SNFMI de 2015, les caractéristiques de nos patients semblent très proches que celles des autres centres français, avec une prédominance de patients âgés, poly pathologiques, polymédiqués, et une forte proportion de sujets dépendants. La multiplicité des motifs d’admissions et des diagnostics finaux retenus confirme la polyvalence de nos services de médecine interne. Les profils des patients hospitalisés à l’UPU ne semblent pas différents de ceux de médecine interne. Cependant, de part le nécessité d’une durée de séjour restreinte, ceux qui ne sortaient pas précocement étaient transférés dans d’autres services.