Repérage des détenus admis en maison d’arrêt ayant des consommations de substances psychoactives - 06/07/19
Identifying psychoactive substance use among new prison detainees
RÉSUMÉ |
La population carcérale est fortement concernée par les problèmes d’addiction. La consommation de substances addictives est largement répandue constituant un problème de santé publique manifeste pour la santé des détenus mais également un handicap en vue de leur réinsertion sociale. Les ressources humaines consacrées à la lutte contre les addictions en milieu carcéral apparaissent souvent dérisoires et ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Matériel et méthodes. Nous avons réalisé une étude pilote transversale auprès des nouveaux entrants d’une maison d’arrêt française. L’objectif principal est d’évaluer la prévalence des consommations de substances psychoactives parmi les détenus entrants en maison d’arrêt dans le but de les orienter vers une prise en charge adaptée. Résultats. Les consommateurs quotidiens sont 81 % pour le tabac, 29 % pour l’alcool, 23 % pour le cannabis, 14 % pour les opiacés, et 13 % pour les médicaments. La polyconsommation concerne 84 % des détenus. Les interventions brèves pourraient concerner les consommateurs de tabac (92 %), d’alcool (25 %), de cannabis (65 %), de cocaïne (67 %) ou d’opiacés (56 %). Discussion. Les résultats de ce travail pilote, nous encouragent à repérer systématiquement les consommations des détenus pour proposer une prise en charge optimale en vue de leur réinsertion. Dans un contexte d’offre de soins addictiologiques limitée en milieu carcéral, les interventions brèves peuvent être une option complémentaire qui doit être adaptée aux spécificités de cette population. L’articulation avec le système de santé ambulatoire lors de la sortie est un enjeu nécessaire à la concrétisation de ces démarches initiées en détention.
Il testo completo di questo articolo è disponibile in PDF.SUMMARY |
Consumption of psychoactive substances is widespread among prison detainees. This represents not only a public health problem but also a barrier to rehabilitation. Too few resources are devoted to this issue in France. We conducted a pilot study of psychoactive substance use among new prison entrants, in order to guide their therapeutic management. Tobacco, alcohol, cannabis, opiates and medicinal drugs were used daily by respectively 81 %, 29 %, 23 % 14 % and 13 % of study participants. Brief interventions targeted users of tobacco (92 %), alcohol (25 %), cannabis (65 %), cocaine (67 %) and opiates (56 %)? These results encourage us to systematically identify substance use among new detainees in order to offer optimal support aimed and to facilitate their rehabilitation. Given the lack of specialized care, brief interventions may be an interesting option but they must be adapted to the specificities of this population.
Il testo completo di questo articolo è disponibile in PDF.Mots-clés : Consommation d’alcool, Prisons, Santé publique, Politique de santé, Services de santé
Key-words (Index medicus) : Alcohol drinking, Prisons, Public health, Health policy, Health services
Les auteurs déclarent ne pas avoir de lien d’intérêt en relation avec le contenu de cet article Tirés-à-part : Professeur Olivier Jardé, même adresse |
Vol 196 - N° 2
P. 497-514 - Febbraio 2012 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.