Les dilatations des bronches (DDB) peuvent être responsables d’exacerbations et d’hospitalisations fréquentes avec un impact socioéconomique important.

Déterminer les facteurs prédictifs de la fréquence et de la sévérité des exacerbations au cours des DDB.

Étude rétrospective réalisée chez des patients ayant été hospitalisé entre janvier 2006 et août 2018 pour prise en charge de DDB. Le diagnostic de DDB a été confirmé par une tomodensitométrie thoracique chez tous les patients. Deux groupes ont été identifiés : G1 : les patients DDB avec exacerbations sévères fréquentes (≥2 hospitalisations/an) et G2 : les patients DDB sans exacerbations sévères fréquentes (<2 hospitalisations/an).

Nous avons inclus 68 patients tous de sexe masculin. L’âge moyen était de 56,84±16,20 ans. Le tabagisme actif était retrouvé chez 70 % des patients, en moyenne à 20,87 PA. Des comorbidités respiratoires ont été notées chez 20,3 % des patients représentées essentiellement par la BPCO (13 %) et l’asthme (7,3 %). L’étendue des DDB n’était pas un facteur significativement corrélé à des d’exacerbations fréquentes (p=0,2). Les patients du G1 avaient une moyenne de tabagisme plus élevée (37,2 PA vs 20,3 PA ; p=0,06) et une durée d’évolution des DDB plus longue 9 années dans G1 contre 2 années dans G2 (p=0,03). Les patients du G1 avaient une symptomatologie de bronchorrhée matinale plus fréquente (45 % vs 13 % dans le G2 ; p=0,001). La BPCO était associée à la fréquence des exacerbations, 11 % des patients du G1 avaient une BPCO vs 3 % dans G2 (p=0,006). La corticothérapie inhalée était plus fréquemment prescrite chez les patients du G1 (7 % vs 4 % dans le G2 ; p=0,005).

Selon nos résultats, le tabagisme, la bronchorrhée, la durée d’évolution, l’association à une BPCO et la corticothérapie inhalée sont des facteurs prédictifs d’exacerbations sévères plus fréquentes chez les patients porteurs de DDB. Une meilleure prise en charge de ces facteurs notamment le sevrage tabagique et la prescription réfléchie des corticostéroïdes inhalés permet de diminuer le risque d’exacerbation et de réduire le coût de cette pathologie.