Les manifestations extrahépatiques au cours de l’hépatite chronique C: prévalence et facteurs de Risque - 28/11/18

Riassunto |
Introduction |
Le virus de l’hépatite C (VHC) est un virus dont le tropisme dominant est le foie. Cependant, son implication a été démontrée dans de nombreuses pathologies nommées manifestations extrahépatiques (MEH) liées au VHC. Toutefois, les liens de causalité sont loin d’être toujours démontrés. Le but de ce travail était de déterminer le type et la fréquence des MEH au cours de l’hépatite chronique C (HCC) et d’identifier en second lieu les facteurs de risque pouvant être liés à ces MEH.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective étendue sur une période de 11 ans (2002–2012) colligeant tous les patients suivis pour HCC. Ont été exclus les patients co-infectés par les virus de l’hépatite B ou le virus de l’immunodéficience humaine et les malades cirrhotiques. Nous avons recueilli les données épidémiologiques, clinicobiologiques et thérapeutiques des patients, les caractéristiques biochimiques, virologiques et histologiques de l’HCC et nous avons spécifié la nature des MEH associées en précisant leurs particularités diagnostiques, thérapeutiques et évolutives.
Résultats |
Deux cent quatre patients infectés par le VHC ont été inclus. L’âge moyen était de 52 ans (extrêmes: 22–66 ans). Le sex-ratio était de 0,46. 197 malades ont reçu une bithérapie pegylée. Cent soixante-dix-huit patients (87,2 %) présentaient au moins une MEH. La coexistence d’au moins 2 MEH a été notée chez 91 malades soit 44,6 %. Les manifestations neuropsychiatriques étaient les plus fréquentes et particulièrement l’asthénie (78,4 %). Un syndrome dépressif a été objectivé dans 7 cas. Sur le plan immunologique, la cryoglobulinémie mixte (CM) était positive chez 41,8 % des cas, il s’agissait d’une CM de type 2 dans 61 % et de type 3 chez les 39 % restants. Concernant les auto-anticorps, les anticorps antinucléaires, les anticorps antimuscle lisse, les anticorps antimitochondrie et les anticorps antithyroïdiens étaient présents chez respectivement 16 %, 10,8 %, 1,5 % et 9,6 %. Les manifestations rhumatologiques étaient notées dans 43,13 % des cas à type de polyarthralgies (32,84 %) et un syndrome sec (5,39 %). Les manifestations cutanées étaient dominées par le prurit et l’eczéma. Une thrombopénie a été notée chez 72 patients dont 56 n’étaient pas au stade de cirrhose. Une dysthyroïdie a été notée chez 27 malades et un diabète a été retrouvé dans 6,8 % des cas. Cinq patients ont présenté de façon concomitante au diagnostic de l’hépatite C des néoplasies associées: cancer du rein (n=1), cancer du col utérin (n=1), cancer de l’estomac (n=1), cancer colique (n=1) et un lymphome ganglionnaire (n=1). Aucun facteur de risque n’a été corrélé à l’existence des MEH dans notre série. Cependant, il semble que la CM constitue un facteur de risque de survenue des autres MEH (p=0,028). Parmi les MEH sus décrites, 37 (18,13 %) étaient corrélées à l’interféron conduisant dans de rares cas à l’arrêt du traitement (myélite aigue (n=1), pneumopathie interstitielle (n=1), rétinopathie dysorique (n=2), et lupus cutané (n=1)).
Conclusion |
Les résultats de notre étude confirment la fréquence élevée de certaines MEH au cours de l’HCC, en particulier la CM, l’asthénie, la dysthyroïdie et certaines manifestations cutanées. Un diagnostic et une prise en charge précoces de ces MEH sont nécessaires surtout chez les patients sous traitement antiviral car elles peuvent impliquer l’arrêt de celui-ci.
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Vol 39 - N° S2
P. A211-A212 - Dicembre 2018 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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