Intérêt d’un vieil antibiotique, la témocilline, dans le traitement des angiocholites ? - 28/11/18
Riassunto |
Introduction |
Les angiocholites sont des infections potentiellement sévères nécessitant une antibiothérapie probabiliste urgente active notamment sur les entérobactéries. Devant l’augmentation des infections à entérobactéries multirésistantes, comme celles productrices de β-lactamases à spectre élargi (BLSE) et dans un souci d’épargne des carbapénèmes, des alternatives aux céphalosporines de 3e génération (C3G) sont nécessaires. La témocilline est une β-lactamine à spectre étroit conservant une activité sur la plupart des entérobactéries résistantes aux C3G (BLSE et hyperproductrices de céphalosporinases) et porteuses de carbapénémases de type KPC. Les concentrations biliaires de témocilline atteignent environ 400 % les concentrations plasmatiques. Nous avons donc cherché à déterminer si la témocilline pourrait constituer une alternative dans le traitement des angiocholites.
Matériels et méthodes |
Tous les patients hospitalisés à l’hôpital Beaujon de 11/2015 à 12/2017 souffrant d’une angiocholite avec documentation d’une entérobactérie au moins ont été inclus. Les données cliniques et microbiologiques ont été recueillies de façon rétrospective. Les épisodes ont été classés en 2 groupes : « témocilline efficace » (TE) et « témocilline non efficace », selon la sensibilité de l’ensemble des germes documentés.
Résultats |
156 épisodes différents d’angiocholite ont été inclus chez 137 patients différents (19 patients ont fait 2 épisodes différents d’angiocholite).
Les patients étaient principalement des hommes (77 ; 56 %), l’âge médian était 67 ans [60–75] et le score de Charlson médian était 4 [2–8]. Soixante-six patients (51 %) étaient traités par immunosuppresseurs, 54 patients avaient un antécédent d’angiocholite (55 %). Cent dix-huit épisodes étaient liés aux soins (76 %), une hospitalisation en réanimation était nécessaire dans 28 cas (18 %). Douze (8 %) patients sont morts de complications septiques liées à l’angiocholite. Les étiologies principales des angiocholites étaient :.
– secondaire à un cancer digestif (79 ; 52 %) ;
– une maladie lithiasique (29 ; 19 %).
La durée médiane de traitement antibiotique était de 9jours (7–14). Les épisodes étaient documentés par hémoculture dans 113 cas (72,4 %), par culture de la bile cholédocienne dans 16 cas (10,3 %) et par les deux dans 27 cas (17,3 %). Soixante et onze épisodes étaient polymicrobiens (45,5 %) dont 45 étaient seulement à entérobactéries. Au total, 91 (58,3 %) épisodes ont été considérés comme pouvant répondre à un traitement par témocilline (groupe TE), versus 115 (74 %) à la pipéracillin/tazobactam et 97 (62 %) aux C3G.
Dans le groupe TNE, la raison principale de l’inefficacité potentielle de la témocilline était la présence de cocci gram positifs ou d’anaérobies (46 ; 69,2 %). Les épisodes d’angiocholite étaient globalement plus sévères dans le groupe TNE que dans le groupe TE (p=0,005).
Deux cent vingt-trois entérobactéries ont été isolées dont 20 (9 %) étaient résistantes à la témocilline. Deux patients ont été traités par témocilline après documentation bactériologique résultant en 1 succès et 1 échec potentiellement attribuable à une complication septique pré-existante non diagnostiquée (thrombophlébite septique).
Conclusion |
La témocilline pourrait être une alternative dans le traitement des angiocholites documentées à entérobactéries, mais son utilisation en probabiliste n’est pas envisageable du fait du caractère polymicrobien fréquent.
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Vol 39 - N° S2
P. A192 - Dicembre 2018 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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