La pathologie thyroïdienne au cours de l’insuffisance rénale chronique (IRC) est fréquente. L’objectif de notre travail est de déceler les différentes anomalies cliniques et biologiques de la thyroïde chez les patients urémiques suivis en endocrinologie au CHU Hedi-Chaker Sfax.

Il s’agit d’une étude rétrospective étalée sur 4 ans (2014–2017) incluant 50 patients ayant été hospitalisés dans le service d’endocrinologie et souffrant d’une IRC. L’analyse des dossiers nous a permis de recueillir des données épidémiologiques, cliniques et biologiques.

L’âge moyen de nos patients était de 62,88 ans, sex-ratio étant de 0,8. La majorité des patients étaient en stade IRC modérée (n=23,46 %), 11 en stade IRC sévère (22 %), 14 en stade d’IRC terminale (28 %) et 2 en stade d’IRC débutante (4 %). La clairance moyenne de la créatinine était 37,3±16,3.

Dans notre série, 38 % de nos patients étaient en euthyroïdie clinique, 16 % ont rapporté des signes d’hyperthyroïdie et 56 % avec des signes d’hypothyroïdie. Le goitre a été retrouvé chez 17 patients. L’analyse biologique a révélé une dysthyroïdie chez 27 patients (54 %) : 25 cas (50 %) d’hypothyroïdie et 2 cas (4 %) d’hyperthyroïdie. Les anticorps anti-TPO étaient positifs pour 5 patients (10 %).

Les dysthyroïdies chez les patients urémiques sont, souvent, représentées par une hypothyroïdie biologique avec une euthyroïdie clinique : « le syndrome de la maladie euthyroïdienne ». L’hormone FT3 (l’hormone biologiquement active) est souvent retrouvée basse d’ou l’intérêt de son dosage lors de l’évaluation de la fonction thyroïdienne en cas d’IRC.