Par une étude qualitative, nous avons voulu analyser les conséquences sur l’information reçue de la présence de patients présentant un cancer des voies aérodigestives supérieures à une réunion de concertation pluridisciplinaire comparativement à une processus d’annonce conventionnel.

Six hommes ont été interrogés lors d’un entretien individuel, semi-directif et enregistré. Ils ont été répartis en deux groupes : trois n’ayant pas participé à la réunion de concertation pluridisciplinaire et trois y ayant pris part. Après avoir été exactement retranscrits sous forme numérique, les propos de chacun ont été analysés à l’aide d’un logiciel d’analyse sémantique et lexicométrique Tropes^®.

Les patients des deux groupes s’estimaient bien informés, parfois trop. L’utilisation fréquente du « je » dans chaque groupe montrait qu’ils se sentaient intégrés. Les patients participant à la réunion de concertation pluridisciplinaire en étaient satisfaits mais les informations y étaient davantage condensées, ce qui a pu les surprendre voire les angoisser et leur choix était également plus ouvertement demandé, ce qui a pu être pris pour un manque de certitude de la part des médecins.

Qu’ils aient ou non assisté à la réunion de concertation pluridisciplinaire, les patients des deux groupes s’estimaient bien informés. La présence à la réunion de concertation pluridisciplinaire présente l’avantage de pouvoir discuter de l’ensemble des possibilités thérapeutiques et l’inconvénient de trop condenser ces informations qui doivent être reprises dans un second temps avec un médecin. Ce mode particulier du processus d’annonce ne doit pas forcément être généralisé, mais peut être offert à certains patients.

With a qualitative study, we wanted to analyse the consequences on the information received of the presence of patients with head and neck cancer in a multidisciplinary team meeting compared to a conventional process of announcing the disease and treatments.

Six men were interviewed in an individual, semi-structured and registered interview. They were divided into two groups: three who did not participate in multidisciplinary team meeting and three who attended them. After having been exactly transcribed in numerical form, the words of each were analysed using the semantic analysis and lexicometric Tropes^® software.

Patients in both groups felt well informed, sometimes too much. The frequent use of the “I” in each group showed that they felt integrated. The patients participating in multidisciplinary team meetings were satisfied, but the information was more condensed, which could surprise them or even anxiety them and their choice was also more openly asked, which could be taken for a lack of certainty of the part of the medical staff.

Whether or not they attended multidisciplinary team meetings, the patients in both groups considered themselves to be well informed. The presence in multidisciplinary team meetings has the advantage of being able to discuss all the therapeutic possibilities and the disadvantage of too condensing this information that must be repeated in a second time with a doctor. This particular mode of the ad process should not necessarily be generalized but may be offered to some patients.