At the age of forty-one, Louise Bourgeois began a psychoanalysis with Dr. Henry Lowenfeld. She continued her treatment for thirty-three years and stopped it only after the death of her therapist. Psychoanalysis has therefore been central to her life as a woman and an artist. After a brief biographical sketch of the two protagonists, we propose in this essay a new understanding of the role that Louise Bourgeois’ childhood had in the creation of her art so deeply moving. We base this proposal on a psychodynamic analysis based on the theoretical concepts of “dead mother” and “negative Oedipus complex” as well as on the description made by Henry Lowenfeld of the artistic personality of his patient.

À l’âge de quarante et un an, Louise Bourgeois a commencé une psychanalyse avec le Dr Henry Lowenfeld. Elle a poursuivi sa cure pendant trente-trois ans et ne l’a arrêtée qu’à la mort de son thérapeute. La psychanalyse a donc eu une place centrale dans sa vie de femme et d’artiste. Après un bref rappel biographique des 2 protagonistes, nous proposons dans cet essai une nouvelle compréhension du rôle que l’enfance de Louise Bourgeois a eu dans la création de son art si profondément émouvant. Nous basons cette proposition sur une analyse psychodynamique à partir des concepts théoriques de « mère morte » et de « complexe d’Œdipe négatif » ainsi que sur la description faite par Henry Lowenfeld de la personnalité artistique de sa patiente.