L’analyse visuelle (AV) du sommeil est chronophage et expérience-dépendante, ce qui justifie la recherche d’alternatives fiables. L’analyse automatique (AA) monovoie Aseega a été validée chez des sujets sains (Berthomier, 2007). L’objectif de notre étude était d’évaluer Aseega dans une population de patients adultes présentant différentes pathologies du sommeil.

Les polysomnographies (PSG) de 95 patients (38 femmes, 40,4±13 ans) ont été inclues : insomnie (n=23), hypersomnie (n=24), narcolepsie (n=24), syndrome d’apnées obstructives (n=24). L’interprétation visuelle des PSG a été réalisée par un expert selon les règles de l’AASM. L’AA, basée sur l’analyse d’une unique voie EEG sans information sur l’EOG ni l’EMG, a été faite sur la dérivation CzPz. L’accord époque par époque (concordance et coefficient kappa de Cohen) entre AV et AA a été calculé.

L’accord global entre AA et AV était de 78,6 % (kappa=0,70), avec la répartition suivante : hypersomnie 79,8 % (0,71), insomnie 78,8 % (0,71), narcolepsie 76,9 (0,69) et SAS 78,4 (0,70). La comparaison qualitative des hypnogrammes indique une organisation globale du sommeil très proche entre les deux analyses mais une sous-détection par l’AA des endormissements en sommeil paradoxal dans le groupe narcolepsie.

La concordance entre AA et AV chez nos patients est comparable à celle rapportée entre AA et AV chez des sujets contrôles et entre AV et AV chez des patients. L’utilisation clinique de cet outil est envisageable si la détection des endormissements en sommeil paradoxal est affinée et le scorage des évènements implémenté.