L’hypertension artérielle et le syndrome d’apnée du sommeil (SAS) sont deux pathologies relativement fréquentes dans la population générale. Le lien entre ces deux pathologies est bien établi dans plusieurs études.

Il s’agissait d’une étude rétrospective comparative menée à l’unité de sommeil du service de pneumologie du CHU Hédi Chaker à Sfax, chez 142 patients ayant un SAS confirmé par une polygraphie de ventilation. La population d’étude a été répartie en 2 groupes : (G1 : patients hypertendus=72) et (G2 : non hypertendus=39).

Une prédominance féminine existait dans le G1 (69 % vs 41 %). L’obésité était retrouvée de façon comparable dans les 2 groupes (76 %) avec un IMC moyen de 37kg/m². Le tabagisme était plus fréquemment noté dans le G1 (52 % vs 25 %). Un syndrome métabolique était plus fréquemment retrouvé dans le G1 (21 % vs 14 %). Une coronaropathie était le plus souvent retrouvée dans le G1 (18 % vs 3 %). L’index apnée-hypopnée moyen était de 30,8/h dans le G1 versus 21,5/h dans le G2. Un SAS sévère était plus fréquemment retrouvé dans le G1 (40 % vs 18 %). Une ventilation en pression positive continue était indiquée chez 39 % des patients du G1 vs 21 % du G2. Une bonne tolérance était retrouvée plus fréquemment dans le G2 (6 % vs 18 %).

Les patients hypertendus ayant un SAS ont souvent plusieurs comorbidités associées et une maladie plus sévère. Devant un patient obèse et hypertendu ne répondant pas suffisamment à la thérapie anti-hypertensive, le praticien devrait considérer l’éventualité d’un SAS sous-jacent.