Décrire le sommeil des femmes, sur les plans quantitatif et qualitatif, en nous appuyant sur le quotidien et le vécu des femmes interrogées en post-partum dont le but de retrouver les étiologies les plus évidentes de ces troubles et leurs retentissements sur le vécu de la grossesse.

Une enquête transversale menée par un questionnaires, au service de gynécologie CHU Hédi Chaker à Sfax (Tunisie) ayant inclus un échantillon de 120 femmes hospitalisées en post-partum. Étaient exclus les femmes ayant un antécédent de pré-éclampsie ou éclampsie .les troubles de sommeil étaient évalués par le score d’Epworth.

L’âge moyen était de 28±5,6 ans avec une parité moyenne était de 1,88±1,1 et une durée moyenne de la grossesse était de 39,33±1,6 semaines. Aucune femme n’avait développé d’éclampsie ou de pré-éclampsie. Le retard de croissance intra-utérin, l’hypertension artérielle gravidique et le diabète gestationnel étaient identifié en 4,2 ; 2,5 % et 1,7 % des participants, respectivement. Les 3 symptômes les plus fréquemment rapportés liés au sommeil étaient la nycturie (84,2 %), la mauvaise qualité du sommeil (55 %) et l’insomnie et le sommeil non réparateur (38,3 %). Parmi les patientes, 17,5 % avaient un ronflement nocturne alors que 98,2 % d’entre n’avaient pas ce problème avant leur grossesse. La prévalence de ce symptôme était significativement plus élevée chez les femmes les plus âgées (p<0,03). Le score moyen de sommeil d’Epworth était de 3,18 (0 à 12) et avait une relation statistiquement significative avec la présence de retard de croissance intra-utérin (0,0045) mais pas de relation avec l’hypertension artérielle gravidique (p=0,05). L’obésité était significativement plus fréquente chez les femmes souffrant de somnolence diurne ou de ronflement.

Le sommeil de la femme enceinte a des caractéristiques propres, notamment dans sa composition, sa quantité et sa qualité entraînant des retentissements physiques et psychiques, altérant ainsi le vécu de la fin de grossesse. La prise en compte du vécu des femmes par rapport aux modifications du sommeil de fin de grossesse, dans l’optique d’un meilleur pronostic de l’accouchement et d’une relation mère-enfant de qualité.