Les corticoïdes sont largement prescrits en cancérologie, mais aussi en médecine palliative, à visée symptomatique. Cependant, le niveau de preuve de leur efficacité reste faible pour certaines indications. Il n’existe pas de recommandations précises concernant leur utilisation en situation palliative avancée. L’objectif de l’étude était de connaître l’utilisation de la corticothérapie par voie générale, par les médecins en unité de soins palliatifs.

Une étude observationnelle, déclarative et descriptive a été menée, de juillet à septembre 2014, sur la base d’un questionnaire, adressé par courrier électronique à deux reprises, aux médecins des 122 unités de soins palliatifs françaises métropolitaines. L’objectif était d’observer leur utilisation des corticoïdes : indications, contre-indications, modalités de prescription, effets thérapeutiques, effets indésirables, moyens de surveillance de la corticothérapie.

Soixante-trois médecins de 49 unités de soins palliatifs sur 122 ont répondu. Parmi les répondeurs, 63,5 % répondeurs des prescrivaient un corticoïde au minimum chez un patient sur deux et 95,2 % n’utilisaient pas de protocole. Les trois indications selon l’autorisation de mise sur le marché ou recommandées justifiant le plus souvent une prescription de corticoïde étaient : l’œdème cérébral de cause tumorale, l’occlusion intestinale et la compression abdominopelvienne. La majorité des médecins ne retenait pas l’hypertension artérielle ni le diabète comme contre-indication. La méthylprednisolone et la prednisolone étaient les deux molécules le plus couramment utilisées, majoritairement par voie orale. Le diabète cortico-induit, l’insomnie et l’hypertension artérielle étaient les trois effets indésirables le plus souvent rapportés.

Les modalités d’utilisation des corticoïdes par les médecins des unités de soins palliatifs françaises se rejoignent sur un certain nombre de points, souvent en adéquation avec les recommandations existantes mais de faible niveau de preuve. Des disparités de pratiques existent. Des recommandations avec un niveau de preuve plus élevé permettraient d’optimiser la prescription de corticoïdes en unité de soins palliatifs.

Corticoids are widely prescribed in cancer research, but also in therapeutic palliative medicine. However, the level of evidence of their efficiency remains weak for some indications. There are no precise recommendations regarding their use in advanced palliative situations. The goal of the study was to describe the current systemic use of corticosteroids, by French medical doctors, in palliative care units.

A declarative and descriptive study was conducted, from July to September 2014, on the basis of a questionnaire, sent twice, by e-mail, to the medical doctors of the 122 French metropolitan palliative care units. The objective was to observe their use of corticoids: indications, contraindications, prescription modalities, therapeutic effects, adverse effects, and means of monitoring of the corticosteroid therapy.

Sixty-three doctors from 49 palliative care units out of 122 answered. Among the respondents, 63.5% of doctors prescribed a corticoid for at least one patient out of two and 95.2% did not use a protocol. The three main indications (MA or recommended) justifying a prescription of corticoid were: cerebral edema of tumoral nature, bowel obstruction and abdominopelvic compression. Most of doctors retained neither arterial hypertension nor diabetes as a contraindication. Methylprednisolone and prednisolone were the two molecules most usually used, mainly orally. Steroid-induced diabetes, insomnia and arterial hypertension were the three adverse events most often reported.

The modalities of use of corticoids by French medical doctors from palliative care units are often similar and aligned with the existing recommendations, even if there are of low level of evidence. Differences of practice exist. Recommendations with a higher level of evidence would allow optimizing the prescription of corticoids in palliative care units.