La sarcoïdose est une granulomatose systémique d’étiologie non encore identifiée. Parmi ses manifestations biologiques les plus fréquentes, on retrouve la lymphopéniequi prédomine sur les lymphocytes T. L’objectif de notre étude est d’étudier les corrélations cliniques et paracliniques de la lymphopénie et sa valeur pronostique au cours de la sarcoïdose.

Nous avons mené une étude rétrospective s’étendant sur 7 ans et incluant les dossiers des malades chez qui on a retenu le diagnostic d’une sarcoïdose systémique. On a par la suite divisé les patients en deux groupes et on a comparé les caractéristiques cliniques, biologiques et évolutives des 2 groupes.

Groupe 1 : les patients ayant une lymphopénie<1500 élèments/mm³.

Groupe 2 : les patients sans lymphopénie.

Il s’agissait de 105 malades : 61 femmes et 44 hommes. L’âge moyen de nos malades était de 49 ans (21–79 ans). La lymphopénie était présente chez 75 malades. Elle était profonde (<500élé/mm³) chez 27 malades. Dans le groupe 1, les atteintes viscérales étaient : une atteinte médiastino-pulmonaire (n=52), une atteinte hépato-splénique (n=23), une atteinte oculaire (n=27), une atteinte de la sphère ORL (n=2), une atteinte neurologique (n=16), une atteinte cutanée (n=19) et une atteinte rénale (n=1). La lymphopénie était significativement associée à l’atteinte de la sphère ORL (p=0,03). Au plan biologique on avait trouvé un syndrome inflammatoire biologique chez 8 malades, une élévation de l’enzyme de conversion de l’angiotensine chez 31 malades. Une perturbation du bilan phospho-calcique a été noté chez 24 malades. Seule l’élévation de l’enzyme de conversion de l’angiotensine était significativement associée à la lymphopénie (p=0,006). On avait trouvé une anergie tuberculeuse chez 11 malades avec une association significative (p=0,03). Sur le plan thérapeutique, une rémission complète a été notée chez 28 malades. Les poussées ont émaillé l’évolution de la maladie chez 18 malades. On n’avait pas trouvé d’association significative. On avait noté des infections chez 7 malades mais l’association n’était pas significative.

Les critères pronostiques biologiques de la sarcoïdose restent jusqu’à ce jour mal définis. La lymphopénie reste l’anomalie biologique la plus fréquente mais elle ne semble pas prédire une évolution particulière ni être un facteur pronostic.