Dépistage et prise en charge multidisciplinaire des complications auto-immunes de l’immunothérapie du cancer : une expérience monocentrique avec évaluation interniste systématique - 23/11/17
Riassunto |
Introduction |
L’introduction des immunothérapies (IT) par checkpoint inhibitors est une révolution pour les patients cancéreux. Cependant, ces traitements favorisent la survenue de manifestations auto-immunes opportunistes (OASIs) [1 ]. Ces OASIs sont principalement de nature hépatique, pulmonaire, cutanée, gastro-intestinale et endocrinienne [2 ]. Leur dépistage et leur prise en charge sont encore mal codifiés [1 ]. Nous rapportons notre expérience après la mise en place d’une prise en charge pluridisciplinaire s’appuyant sur une évaluation initiale systématique par un interniste avant initiation de l’IT.
Patients et méthodes |
Depuis octobre 2015, tous les patients chez lesquels les pneumo-oncologues ont indiqué une IT ont été évalués par un des internistes du centre. Les données suivantes ont été recueillies prospectivement : sexe, âge, type de cancer et stade TNM, chimiothérapie ou une thérapie ciblée antérieure (nombre de lignes préexistantes), nombre de cures d’IT effectuées, auto-immunité préexistante (AIP), survenue d’OASIs (type, délai d’apparition, tests diagnostiques, traitements instaurés et réponse), réponse thérapeutique oncologique.
Résultats |
Au total, 55 patients, soit, 16 femmes et 39 hommes, avec un âge médian de 67 ans (46 ; 86), ont été évalués avant de recevoir une IT (nivolumab dans 100 % des cas). Il s’agissait de cancers pulmonaires non à petites cellules : adénocarcinome (n=35, 64 %), carcinome épidermoïde (n=16, 29 %), ou carcinome indifférencié (n=4, 7 %). Les patients avaient reçu au moins une ligne de chimiothérapie antérieure dans 49 cas (89 %) et une thérapie ciblée dans 21 cas (18 %). Six (11 %) patients avaient une AIP : 3 hypothyroïdies (Hashimoto), 1 psoriasis, 1 maladie de Crohn et 1 cirrhose biliaire primitive, avec un traitement spécifique dans 2 cas et active dans 1 cas. Après un suivi médian de 5 mois (0 ;18) et une administration de 6 doses d’IT (1 ;18), 10 (18 %) patients (dont 3 avec AIP) ont présenté au moins un OASI. Le délai médian de survenue de l’OASI était de 119jours (28 ;407). Il s’agissait de dysthyroïdies (n=5), polyarthralgies/polyarthrites (n=3), aggravation d’un psoriasis (n=1), décompensation d’une cirrhose biliaire primitive (n=1) avec une sévérité de grade 1 (n=4), 2 (n=4), 3 (n=1) ou 4 (n=1) nécessitant une hospitalisation dans 2 cas. Le diagnostic reposait sur la clinique, la présence d’autoanticorps et/ou sur une preuve histologique dans 5, 1 et 0 cas respectivement. Trois patients ont reçu un traitement par corticothérapie systémique. L’immunothérapie a été suspendue transitoirement ou définitivement pour 1 et 2 patients respectivement. Une régression totale ou partielle de l’OASI était obtenue dans 4 et 1 cas respectivement. Chez ces 10 patients, la réponse oncologique a été partielle chez 4 (n’ayant reçu un traitement pour l’OASI). Lors de la suspicion d’un OASI, les diagnostics différentiels suivants étaient posés : pneumocystose avec syndrome de restauration immunitaire, colite bactérienne à aeromonas sp et effondrement de la TSH avec T3 et T4 normales lié aux injections d’iode répétées.
Conclusion |
L’IT concernant un nombre grandissant de patients, la survenue de complications de nature auto-immune (OASIs) va devenir plus fréquente. Les internistes peuvent favoriser une gestion optimale et pluridisciplinaire de ces nouveaux traitements en assurant un dépistage précoce et une prise en charge individualisée des OASIs.
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Vol 38 - N° S2
P. A108 - Dicembre 2017 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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