Malgré les bons résultats des arthroplasties totales de hanche, la luxation reste l’un des principaux risques postopératoires de ces interventions. Parmi les différentes solutions envisagées pour réduire ces luxations, aucune n’a permis de les supprimer totalement. Nous avons donc évalué la survie à long terme du cotyle rétentif de Lefèvre, utilisé comme moyen de réduction des luxations de prothèse totale de hanche.

La survie du cotyle rétentif de Lefèvre a été analysée dans une série monocentrique rétrospective multiopérateurs. L’âge, l’indication chirurgicale et l’utilisation d’un anneau de soutien cotyloïdien ont été utilisés pour réaliser des analyses en sous-groupe de cette survie concernant la luxation, le descellement, et la survie mécanique.

Au total, 475 cas ont été inclus dans la série (412 analysés, 63 perdus de vue). Cinquante patients ont nécessité une réintervention au niveau de la hanche opérée : 23 pour descellement de cotyle, 10 pour luxation, 16 pour sepsis et une pour fracture de fémur. La survie globale était de 78,8 % à 15 ans (IC 95 % : 70,7–6,6 %). La survie mécanique à 15 ans dans le groupe première intention était supérieure (93,5 %) à celle du groupe reprise (78,5 %) (p=0,004). Le temps de survie mécanique moyen était de 16,2 ans pour les premières intentions contre 14,7 ans pour les reprises.

Les résultats de cette série, comparés à la littérature, retrouvent des taux de luxation comparables ou inférieures aux autres séries de cotyle contraint, avec un taux de descellement lui aussi comparable. Malgré l’augmentation des contraintes liées à l’utilisation du cotyle rétentif, les descellements étaient étalés durant toute la durée de suivi, sans qu’il soit possible d’identifier un « délai » de survenue du descellement.

Le cotyle rétentif de Lefèvre présente dans notre série un bon taux de survie à 15 ans. Le temps de survie moyen en première intention était de 16 ans, autorisant l’usage de cette cupule chez les sujets âgés, pouvant devenir par déficit cognitif ou neurologique à risque de luxation. Le taux de luxation dans les cas de reprise était de 2,7 %, prouvant que ce type d’implant a un intérêt dans la prévention des luxations lors des reprises de prothèse totale de hanche.