Évaluation de la prise en charge des méningites bactériennes aiguës communautaires de l’adulte aux urgences dans deux centres hospitaliers du Finistère - 22/05/17
Riassunto |
Introduction |
La région Bretagne et plus particulièrement le département du Finistère a subi en 2012 et 2013 une recrudescence des infections à méningocoque de type C. Cette situation a conduit l’ARS de Bretagne à promouvoir, via des revues et des reportages télévisés, la vaccination contre le méningocoque C inscrite au calendrier vaccinal depuis 2010. Les professionnels de santé du Finistère sont donc sensibilisés depuis 3 ans aux signes d’appels et à la conduite à adopter devant une suspicion de méningite bactérienne.
Patients et méthodes |
Nous avons réalisé une étude rétrospective, observationnelle, bicentrique entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2014 au CHU de Brest et au centre hospitalier de Cornouaille évaluant la prise en charge des patients atteints de méningite bactérienne dans les services d’accueil des urgences (SAU). Les patients inclus devaient avoir plus de 16 ans et être hospitalisés dans les SAU des deux hôpitaux précédemment cités. L’examen microbiologique du liquide céphalorachidien (LCR) devait retrouver, après culture ou réalisation de PCR, une bactérie potentiellement pathogène.
L’objectif de notre étude est de décrire la prise en charge des méningites bactériennes aux urgences. Les paramètres analysés sont la durée nécessaire à l’administration de la 1re dose d’antibiotique, le type d’antibiothérapie et la posologie utilisés et la réalisation d’une imagerie cérébrale en comparant ces critères aux recommandations de la société de pathologie infectieuse de langue française parues en 2008.
Résultats |
Seuls 10 patients remplissaient les critères d’inclusion. Le délai moyen entre l’arrivée aux urgences et l’administration de la première dose d’antibiotiques (chez les 9 patients pour lesquels cette donnée était connue) était de 197,5minutes. Par ailleurs 4 patients sur 9 avaient reçu leur première ligne antibiotique après 180minutes (à 203, 269, 304 et 429minutes) et l’antibiothérapie n’était adaptée (molécule et dosage) que chez 60 % des patients. Les traitements anti-infectieux administrés en première intention étaient les céphalosporines de troisième génération (C3G) pour 7 patients, de l’amoxicilline pour 5 patients et de l’amoxicilline+acide clavulanique pour 1 patient et 3 patients avaient bénéficié d’une bithérapie associant une C3G et de l’amoxicilline. À la fin de la prise en charge au SAU, 80 % des patients avaient reçu une antibiothérapie efficace sur le pathogène retrouvé dans le LCR. Un scanner cérébral a été réalisé chez 6 patients. Cette imagerie respectait les recommandations de la conférence de consensus pour 4 patients. Deux patients n’avaient pas reçu d’antibiothérapie probabiliste avant la réalisation de cet examen. Le pneumocoque, le méningocoque et Listeria monocytogenes étaient retrouvés chacun chez 3 patients. Chez le dernier patient la culture du LCR était positive à Haemophilus influenzae. Un seul patient était décédé à j3 de la prise en charge.
Conclusion |
Cette étude met en évidence l’existence d’un retard à l’administration d’une antibiothérapie chez plus de 40 % des patients pris en charge au SAU et présentant une méningite bactérienne. La réalisation d’une imagerie cérébrale sans administration préalable d’antibiotique explique en partie ce délai, l’autre cause principale étant un diagnostic initial erroné. La faible mortalité retrouvée dans notre étude est probablement liée à un biais de sélection, en effet les patients les plus graves sont souvent transférés directement par le SMUR dans les services de réanimation. Ces résultats démontrent la nécessité de poursuivre la sensibilisation des professionnels de santé à la prise en charge de cette infection, mortelle dans 10 à 30 % des cas.
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Vol 38 - N° S1
P. A56-A57 - Giugno 2017 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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