Évaluation de l’adéquation des pratiques thérapeutiques des infections à Clostridium difficile au centre hospitalier de Brest - 22/05/17
Riassunto |
Introduction |
L’infection à Clostridium difficile (ICD), bactérie la plus fréquemment impliquée dans les diarrhées infectieuses nosocomiales de l’adulte, pose depuis le début du XXIe siècle un réel problème de santé publique. En 2012, l’ECDC (European Centre for Disease Prevention and Control) rapportait une incidence de 7 cas pour 10 000 patients-jour contre 4,1 en 2008 et une mortalité globale due à ces infections de 9 %. Les formes d’évolutions cliniques sévères et/ou multi-récidivantes constituent de véritables défis thérapeutiques. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’adéquation des pratiques thérapeutiques brestoises des ICD, avec les dernières recommandations de l’ESCMID.
Patients/patient(e)s |
Il s’agit d’une étude observationnelle et rétrospective, conduite sur l’année 2015 dans les services de médecine interne, maladies infectieuses et hépato-gastro-entérologie du CHU de Brest. Les définitions retenues provenaient des recommandations de l’ESCMID (2013). Le critère d’inclusion était la présence d’une ICD. Les variables relevées concernaient notamment l’existence de critères de sévérité ou de facteurs prédictifs d’infection sévère (anamnestique, cliniques, biologiques, endoscopiques ou basés sur l’imagerie) et de facteurs de risque de récidive: âge>65 ans, antibiothérapie concomitante ou prise d’anti-acide, comorbidités, antécédent d’ICD, sévérité de l’épisode initial. Était également documenté le type de traitement, sa durée et son efficacité. On considérait l’évolution comme favorable si elle comprenait la guérison précoce (disparition des symptômes pendant l’hospitalisation) et l’absence de récidive à 8 semaines.
Résultats |
Parmi les 28 patients qui répondaient aux critères d’inclusion, les deux tiers avaient plus de 65 ans. Il s’agissait d’un premier épisode d’ICD dans 92 % des cas. Vingt et un patients (75 %) présentaient des critères de sévérité parmi lesquels l’hypo-albuminémie et l’hyperleucocytose étaient les plus fréquents. Des facteurs de risque de récidive étaient retrouvés chez 26 patients (92 %). Seul un patient présentait une ICD non sévère, sans risque de récidive. Sur le plan thérapeutique, 25 patients ont reçu du métronidazole (89,3 %), 2 patients de la vancomycine (7,1 %) et 1 patient de la fidaxomicine (3,6 %). Bien que la durée, la posologie et la galénique des antibiothérapies fussent respectées, la totalité des prescriptions de métronidazole était en inadéquation avec les recommandations. Treize patie nts (52 %) ont évolué défavorablement sous ce traitement. Les autres molécules se sont avérées efficaces. Chez un patient multi-récidiviste, la guérison a été obtenue après transplantation de microbiote fécal. Aucun patient n’a relevé d’une prise en charge chirurgicale.
Conclusion |
Cette étude montre qu’au CHU de Brest, le métronidazole reste le traitement de première intention des ICD. Pourtant, à la vue des données épidémiologiques et cliniques récentes, les indications de cette molécule tendent à se restreindre. Malgré sa non-indication chez la totalité des patients, la guérison a été obtenue dans la moitié des cas. Cela suggère que la sélection des marqueurs de sévérité soit pondérée et approfondie, mais également qu’une clarification des arbres décisionnels soit réalisée, afin de valoriser l’utilisation de molécules, telles que la vancomycine ou la fidaxomicine.
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Vol 38 - N° S1
P. A155 - Giugno 2017 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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