Vascularites induites par les anticorps thérapeutiques et protéines de fusion : étude rétrospective à partir de la base nationale de pharmacovigilance - 26/05/16
Riassunto |
Introduction |
Les indications des anticorps thérapeutiques et des protéines de fusion sont de plus en plus nombreuses, sources d’une véritable révolution thérapeutique. Depuis l’accident du TGN1412 en 2006, leur sécurité d’emploi fait l’objet d’une attention accrue [1 ]. Cependant, l’utilisation de ces « outils » immunologiques va de pair avec l’apparition d’effets indésirables immunologiques (immune-related adverse events) et de façon plus surprenante d’effets indésirables paradoxaux, définis par la survenue d’une pathologie habituellement guérie par le médicament. C’est le cas des vascularites ou des granulomatoses sous anti-TNF [2 ]. L’objectif de cette étude est de décrire les vascularites survenant lors de l’utilisation d’anticorps thérapeutiques ou protéines de fusion et d’en définir les caractéristiques.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective portant sur tous les cas de vascularites notifiés en France avec les anticorps thérapeutiques et protéines de fusion jusqu’en avril 2015. Les cas ont été sélectionnés dans la Base nationale de pharmacovigilance (BNPV) en utilisant les termes permettant coder une vascularite. Seuls les cas confirmés histologiquement ont été retenus pour l’analyse.
Résultats |
Parmi les 1920 cas de vascularites sélectionnés, 286 étaient associés à un traitement par anticorps thérapeutiques ou protéines de fusion. Parmi eux 79 ont été exclus (autre effet vasculaire ou manque de donnée) et 64 n‘ont pas été retenus en l’absence de preuve histologique. Sur les 79 cas inclus, 66 (82,5 %) répondent aux critères de l’ACR des vascularites d’hypersensibilité. La moyenne d’âge des patients est de 51±17ans (28H/51F). Les médicaments impliqués étaient principalement des anticorps anti-TNFα (76 % des cas) dont l’infliximab (28 %), l’adalimumab (22 %) ou l’etanercept (19 %). Un traitement concomitant était suspecté dans 9 % des cas. L’indication de l’anticorps thérapeutique était une maladie auto-immune pour 91 % des patients, un cancer pour 9 % des patients. 50 patients (63 %) ont présenté une vascularite cutanée, et 29 (37 %) une vascularite systémique, dont 17 vascularites à IgA prouvées histologiquement. Il n’existait pas de différences significatives entre vascularite cutanée et systémique concernant les caractéristiques de la population, les traitements impliqués ou leurs indications. Le délai de survenue médian de la vascularite était variable allant de 11jours pour le rituximab à 732jours pour l’abatacept. Il était significativement plus long pour les anti-TNFα (318jours) que pour les autres anticorps thérapeutiques (30jours) (p=0,00027). La survenue de la vascularite a conduit à stopper le médicament chez 63 % des patients et a nécessité un traitement spécifique (corticothérapie orale ou immunosuppresseurs) dans 36 % des cas. L’évolution a été favorable avec une régression chez 60 % des patients. Enfin, chez 3 patients la reprise de l’anticorps a conduit à la récidive de la vascularite.
Conclusions |
La plupart des anticorps thérapeutiques, et majoritairement les anticorps anti-TNFα peuvent induire des vascularites, cutanées ou systémiques. Le délai de survenue de cet effet indésirable est très variable pouvant aller jusqu’à 10ans. Il s’agit d’un effet indésirable rare ; cependant il est important de savoir l’évoquer afin d’arrêter le traitement suspecté.
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Vol 37 - N° S1
P. A64-A65 - Giugno 2016 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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