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Consommation de substances psychoactives lors des férias du Sud-Ouest : Fériatox - 12/05/16

Doi : 10.1016/j.toxac.2016.03.036 
C. Richeval 1, M. Phanithavong 1, J.-F. Wiart 1, L. Humbert 1, A. Daveluy 2, L. Capaldo 3, C. Guilhot 3, A. Courtois 3, A. Lebeau 3, K. Titier 4, N. Castaing 4, R. Blondet 5, X. Heches 6, J. Fabre 7, F. Lefevre 8, D. Allorge 1, M. Labadie 3, J.-M. Gaulier 1,
1 UF de toxicologie, CHRU, Lille, France 
2 CEIP, CHU, Bordeaux, France 
3 CAP, CHU, Bordeaux, France 
4 Laboratoire de pharmaco-toxicologie, CHU, Bordeaux, France 
5 Service des urgences, SAMU, SMUR, France 
6 Service de biologie, CHG, Mont-de-Marsan, France 
7 Service des urgences, SMUR, France 
8 Service de biologie, CHG, Dax, France 

Auteur correspondant.

Riassunto

Introduction

De nombreuses substances psychoactives, parmi lesquelles de nouveaux produits de synthèse (NPS), peuvent être responsables d’intoxications dans des rassemblements festifs, tels que les ferias. L’objectif de ce travail est d’identifier les principales molécules psychoactives responsables des tableaux cliniques les plus graves dans de tels rassemblements et de confronter ces résultats à la clinique constatée sur le terrain.

Méthodes

Après avis favorable du CPP, une étude prospective a été conduite au cours de deux ferias. Était inclus tout patient admis en poste médical avancé (PMA) avec des troubles neurologiques et/ou du comportement évocateurs d’une prise de substances psychoactives, et/ou rapportant (lui ou son entourage) avoir consommé des substances psychoactives. À l’issue d’une mesure de la glycémie systématiquement réalisée dans ce contexte, une goutte de sang capillaire était déposée sur un papier buvard (DBS) ; un recueil urinaire (UR) et un prélèvement de cheveux (CH) étaient réalisés, si possible. Après poinçonnage manuel (5mm d.) et une extraction off-line des DBS, les analyses suivantes ont été réalisées (Tableau 1).

Résultats

Vingt-sept patients, constituant une collection de 27 DBS, 24 CH et 14 UR, ont été inclus. Les signes cliniques constatés en PMA étaient majoritairement neurologiques (mydriase 52 %, coma 33 %, agitation 30 %, hallucinations 11 %, tremblements 11 %, hypertonie 7 %, mouvements anormaux ou fasciculations) avec une tachycardie (41 %) et/ou à une hypersudation (15 %). Sur le plan analytique, les performances de détection dans les DBS ont été vérifiées (LDD<50μg/L) pour une quarantaine de substances psychoactives ou métabolites. L’alcoolisation n’était pas systématique : 2/14 UR négatives en éthanol. Parmi les substances psychoactives relevées, il a été décelé des produits stupéfiants (cocaïne 33 %, THC 18 %, MDMA 11 %, psilocine), des médicaments psychoactifs (benzodiazépines, neuroleptiques, antidépresseurs, antihistaminiques, opioïdes [tramadol 11 %, méthadone, buprénorphine]) et de la kétamine. Aucun NPS n’a été décelé dans les DBS ou UR. Les analyses des CH ont permis d’étayer une chronicité des consommations de psychotropes dans la majorité des cas, et de mettre en évidence du 5-EAPB associé à de la méthylone dans 1 cas.

Conclusion

Les tableaux cliniques constatés sont généralement cohérents avec les substances psychoactives identifiées. Cette étude préliminaire, malgré un effectif limité, prouve la praticabilité et l’efficience des DBS dans des situations précaires où le prélèvement est difficile (PMA). Enfin, il est évident que la constatation d’absence d’intoxication par NPS dans cet échantillon de patients ne peut pas être étendue à d’autres rassemblements festifs, tels que des festivals de musique.

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