La technique fractionnée a permis de redécouvrir les avantages des lasers CO₂ (dioxyde de carbone) en éliminant quasiment tous les effets secondaires indésirables. De nouvelles applications sont apparues et deviennent même incontournables (laser et cicatrices). Par ailleurs sont apparus des lasers fractionnés non ablatifs qui se contentent de produire des puits de coagulation pure avec des suites quasi inexistantes. Il faut bien comprendre que cette technique ne traite qu'une partie de la peau puisqu'on provoque des trous d'ablation ou de coagulation en laissant des intervalles de peau saine. La cicatrisation est très rapide grâce justement à ces zones épargnées. Aussi, on parle volontiers de cicatrisation en trois dimensions. Un autre avantage non négligeable avec ces techniques concerne la douleur. En effet, on peut se contenter d'une anesthésie topique si l'on ne dépasse pas un pourcentage de peau traitée de 20 à 25 % et se passer ainsi du bloc opératoire ou des anesthésies tronculaires. Toute la problématique vient de l'effet tissulaire recherché et on doit choisir entre une ablation plus ou moins profonde et une coagulation que l'on peut faire diffuser autour de ces puits. Il faut donc bien connaître sa machine, surtout s'il s'agit d'une technique fractionnée ablative, car il faut faire varier les paramètres pour avoir plus ou moins de coagulation autour des puits d'ablation. Ces techniques prennent effectivement en charge une grande variété de cicatrices et on ne peut plus proposer autre chose dans les cicatrices d'acné. L'héliodermie bénéficie de ces techniques sans risque d'hypopigmentation, avec un coût social limité grâce aux suites plus simples. Par ailleurs, les phototypes foncés peuvent bénéficier des techniques non ablatives à condition de répéter les séances. Il s'agit ainsi d'une belle avancée thérapeutique à maîtriser correctement pour en tirer le maximum d'efficacité sans inconvénient. Pour ne pas prendre trop de risque, on peut se contenter des techniques fractionnées non ablatives mais qui se limitent à une seule coagulation tissulaire, ce qui diminue le nombre d'applications cliniques.