Évaluation de la toxicité rénale des hydroxyéthylamidons en peropératoire de chirurgie hémorragique chez l’enfant - 07/09/15
Resumen |
Introduction |
Suite à des travaux chez l’adulte, l’European Medicines Agency recommande de ne plus utiliser les hydroxyéthylamidons (HEA) comme soluté de remplissage chez les patients septiques, brûlés ou en réanimation, en raison en particulier de leur néphrotoxicité potentielle (EMA/606303/2013). En revanche, ils restent indiqués dans l’hypovolémie par hémorragie aiguë [1 , 2 ]. Peu d’études ont évalué la néphrotoxicité potentielle des HEA en pédiatrie. L’objectif principal de ce travail était d’évaluer la toxicité rénale du Voluven® chez les enfants de moins de 3ans opérés de chirurgie hémorragique.
Matériel et méthodes |
Une étude prospective observationnelle a été débutée en janvier 2014 dans le service de réanimation neurochirurgicale pédiatrique, après avis favorable du CPP Île-de-France [1 ]. Les patients de moins de 3ans, opérés d’une chirurgie hémorragique nécessitant un remplissage vasculaire étaient inclus. Tous recevaient du Voluven® (HEA 130/0,4) pour compenser les pertes sanguines avant transfusion, à la posologie maximale de 30mL/kg. Les enfants présentant une dysfonction rénale préopératoire étaient exclus. Le dosage sanguin du Ngal et d’autre biomarqueurs rénaux (créatinine, cystatine) était réalisé à l’induction (T0), ainsi qu’en postopératoire : immédiat H0 (T1), H+4 (T2), H+12 (T3) et H+24 (T4). Les résultats sont présentés en médiane avec IC 95 %. Une valeur de p<0,05 était considérée statistiquement significative.
Résultats |
Quatorze enfants, âgés de 8mois (4–39), ASA I et II ont été inclus. Pour 11 d’entre eux tous les dosages du Ngal sanguins ont pu être analysés. Les patients ont reçu un volume médian de 18mL/kg [13–23] de Voluven® en peropératoire. On retrouvait une élévation significative du taux de Ngal plasmatique entre T0 et T4 (64,6ng/mL à T0 ; 103,4ng/mL à T4, p=0,008). Les résultats sont présentés sur la Fig. 1. Le rapport Ngal/protéines, calculé pour prendre en considération l’hémodilution présente en postopératoire, ne s’élevait pas significativement entre T0 et T4 (1,06×10–6 à T0, 2,4×10–6 à T4, p=1). Les autres biomarqueurs de fonction rénale ne variaient pas au cours du temps. Aucun patient n’a présenté d’hypotension en peropératoire. Aucun critère clinique d’insuffisance rénale (reprise de diurèse courte, absence critères biologiques d’insuffisance rénale, absence de dialyse postopératoire) n’a été observé chez ces patients.
Discussion |
Ces résultats sont concordants avec l’étude de Van der Linden et al. [3 ], qui retrouve une ascension comparable des biomarqueurs chez les patients ayant reçu de l’albumine à 5 % ou des HEA [3 ]. L’absence de résultat significatif après correction de l’hémodilution remet en question la possible altération de la fonction rénale après une dose unique de Voluven<30mL/kg. L’inclusion d’un plus grand nombre de patients pourrait confirmer ces tendances et permettre de réaliser une étude de sous-groupes (profil hémodynamique, doses, durée d’exposition) en fonction du profil d’ascension des biomarqueurs.
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Vol 1 - N° S1
P. A9 - septembre 2015 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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