La phosphorémie, nouveau biomarqueur de l’insuffisance rénale aiguë en postopératoire de chirurgie cardiaque ? - 07/09/15
Resumen |
Introduction |
L’insuffisance rénale aiguë (IRA) est fréquente en postopératoire de chirurgie cardiaque et constitue un facteur indépendant de morbi-mortalité [1 ]. La cinétique de l’hyperphosphorémie par défaut d’excrétion rénale n’a jamais été étudiée dans ce contexte et pourrait constituer un marqueur simple d’IRA. L’objectif de notre étude était d’évaluer la prédictibilité de la phosphorémie pour le diagnostic d’IRA en postopératoire de chirurgie cardiaque.
Patients et méthodes |
Cette étude rétrospective de validation diagnostique portait sur 547patients admis dans notre centre en postopératoire de chirurgie cardiaque sous circulation extracorporelle entre janvier 2012 et décembre 2012. Les critères d’exclusion étaient les suivants : insuffisance rénale chronique terminale (clairance<15mL/min/1,73m2) ou dialysée, rein unique ou néphrectomie, manque de données.
Les dosages de phosphorémie (Ph) et créatininémie (Cr) en préopératoire et en postopératoire étaient spécifiquement relevés (H0, H12, H24, H48, H72). Le pourcentage d’élévation maximale de la Ph (%EPh=[(valeur maximale−valeur minimale)/valeur minimale]×100) était calculé. L’IRA était définie selon les critères KDIGO [2 ] (augmentation de la créatininémie supérieure à 26,5μmol/L en 48h). La construction de courbes ROC avec aire sous la courbe (ASC) et calcul des sensibilité [IC95 %], spécificité [IC95 %], valeur prédictive positive VPP, valeur prédictive négative VPN permettaient l’analyse des performances diagnostiques des seuils de phosphorémie postopératoire pour le diagnostic d’IRA.
Résultats |
Parmi les 386patients inclus, l’Euroscore II moyen était de 4,2±6,3 % et l’IGS II 26,4±10,8.
L’incidence de l’IRA était de 21,2 % (n=82) (grade 1 : 13,2 %, grade 2 : 4,1 %, grade 3 : 3,1 %) avec 2,6 % de recours à l’épuration extrarénale (EER). Les patients atteints d’IRA avaient un Euroscore II, des durées de CEC, clampage, assistance, un recours transfusionnel et une mortalité plus élevés (p<0,001).
Des seuils optimaux de Ph>1,19mmol/L à 48h (Se 72 % [60–82], Sp 84 % [71–92], VPP 84 %, VPN 72 %) et un %EPh>49 % (Se 73 % [61–81], Sp 83 % [76–88], VPP 66 %, VPN 86 %) étaient prédictifs d’une IRA. Parmi les patients en IRA, un seuil de Ph<1,53mmol/L à 48h (Se 100 % [62–100], Sp 85 % [77–91], VPP 35 %, VPN 100 %) et un %EPh<77 % (Se 70 % [39–89], Sp 87 % [82–90], VPP 17 %, VPN 99 %) prédisaient l’absence de recours à l’EER (Tableau 1).
Discussion |
En postopératoire de chirurgie cardiaque, la phosphorémie semble être un biomarqueur fiable d’IRA, peu coûteux et facilement dosable en routine. Une phosporémie inférieure à 1,53mmol/L à 48h prédirait le non recours à l’EER en cas d’IRA et pourrait orienter vers une prise en charge thérapeutique non invasive dans ce contexte. Ces résultats doivent cependant être interprétés avec prudence au vu du caractère rétrospectif de l’étude.
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Vol 1 - N° S1
P. A283-A284 - septembre 2015 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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