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Hydatidose de localisation insolite tibiale - 20/05/15

Doi : 10.1016/j.revmed.2015.03.228 
A. Kefi , Z. Aydi, F. Daoud, L. Baili, B. Ben Dhaou, F. Boussema
 Service de médecine interne, hôpital Habib Thameur, Tunis, Tunisie 

Auteur correspondant.

Resumen

Introduction

L’hydatidose, une anthropozoonose provoquée par la forme larvaire d’un cestode de l’espèce E. granulosus, touche préférentiellement le foie et les poumons. La localisation osseuse, notamment tibiale, est rare au cours de l’hydatidose et ce même en les pays d’endémie comme la Tunisie. L’hydatidose tibiale constitue de ce fait un véritable challenge diagnostique. Nous illustrons cette localisation insolite d’hydatidose osseuse à travers une observation.

Observation

Il s’agissait d’une patiente âgée de 56ans, habitant une zone rurale, suivie depuis 20ans pour purpura thrombopénique immunologique (PTI) corticorésistant. Elle avait un diabète et une ostéoporose cortico-induits. Elle a eu une intervention chirurgicale pour kyste hydatique pulmonaire et hépatique 20ans auparavant. La patiente était hospitalisée pour exploration d’une fracture pathologique associée à une tuméfaction douloureuse au niveau de la jambe droite d’évolution progressive en 5 mois. Elle ne se plaignait ni de fièvre ni altération de l’état général. La numération formule sanguine a objectivé une thrombopénie à 20 000 éléments/mm3 sans hyperéosinophilie. Le reste du bilan biologique était sans anomalies. La radiographie de la jambe droite a montré une fracture pathologique au niveau du tibia proximale associée à de multiples lésions ostéolytiques, un amincissement de la corticale, un aspect irrégulier du tibia et ceci sans calcifications au niveau des tissus mous… L’imagerie par résonnance magnétique a montré une formation kystique lobulée, multi vésiculaire siège de membranes serpigineuses en hyposignal T1 et en hypersignal T2. Étant donnée les antécédents personnels de la patiente, l’origine géographique et l’appartenance à un pays d’endémie, l’hydatidose tibiale a été évoquée. La sérologie hydatique était effectivement positive. Une radiographie de thorax et une échographie abdominale faites étaient sans particularités. Devant ce tableau clinique, biologique et radiologique, le diagnostic d’hydatidose tibiale isolée a été retenu. Une chimiothérapie préopératoire à base d’Albendazole a été entamée. Un traitement chirurgical était préconisé dès que la poussée du PTI soit jugulée.

Discussion

L’échinococcose hydatique se localise préférentiellement au niveau pulmonaire et hépatique. La localisation osseuse est rare et prédomine classiquement au niveau vertébral dorsal. L’atteinte tibiale notamment de la diaphyse est exceptionnelle. L’atteinte osseuse se fait le plus souvent par voie hématogène. Cette entité demeure un challenge diagnostique du fait de l’absence de signes cliniques spécifiques et de l’évolution souvent lente et insidieuse de cette infection. Le traitement de l’hydatidose tibiale est avant tout chirurgical. Cependant, vu la fréquence des rechutes et récidives, on insiste comme la plupart des auteurs sur l’importance d’une chimiothérapie au mieux préopératoire si le diagnostic positif est établi, sinon en postopératoire.

Conclusion

L’hydatidose osseuse demeure une localisation rare de diagnostic souvent tardif du fait de son évolution insidieuse. Actuellement, il est difficile de considérer des critères d’une guérison définitive d’une échinococcose. Le meilleur traitement de cette entité repose sur la prévention.

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Vol 36 - N° S1

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